Medicine at Midnight des FOO FIGHTERS
Medicine At Midnight et sa pochette si colorée et festive pose un œil mauve sur la piste de danse rêvée du moment.
Greg Kurstin a rempilé pour la production de ce nouveau disque. Dave Grohl voulait en faire son « Let’s Dance » de l’immense David Bowie. On peut le dire sans attendre, la chose est plus que réussie.
Il est loin le temps où Pat Smear, le plus californien des Foo, avait choisi « The Man who sold the world» de Bowie pour être interprété par l’immense Kurt Cobain pour cet extraordinaire « MTV Unplugged in New York »qui fut après définitivement inscrit dans l’histoire du Rock..
Ce disque, le 10 ème du groupe, offre tellement de joies, de tubes et de pansements à paillettes qu’on se colle à sa musique comme un médicament surpuissant qu’on laisserait fondre sous la langue et qui appellerait quelques martiens échappés d’une « Mission from Mars » nous dire avec leurs mots : « c’est la Der oh Dame xat, c’est Nax Dame Xa, Dis à Moi ce x ce que tu veux et ensuite je le ferai diffuser sur ma planète spéciale k».
A cette heure tardive, il est de ces prescriptions qui ne trahiront jamais ceux qui les écoutent et les gobent comme la plus belle des peintures sur une langue blanche, il est une médecine qui ne trahira jamais son auteur surtout lorsque sonne l’heure du crime de lèche majesté, de la mine nue et ravie, l’heure de minuit avec ses rêves infinis et sa rythmique coordonnée entre le nez et la bouche, les épaules et les genoux, la nuque et le nu à que qui quoi, pour faire ronfler les enceintes dans son casque de chair et d’os.
Une des plus importantes médecines restera toujours la musique qui vous emporte tout le jour et la nuit beaucoup plus que toute autre drogue, toute autre chimie en boîte. En ce moment la boîte de nuit a été remplacée par la boîte de minuit qui renferme plus d’un trésor surtout quand elle se part de coffrets, de collectors qui font swinguer les verres de vins, les médicaments, valser les drogues synthétiques au profit des synthés psychédéliques.
La musique est la drogue la plus forte et la plus importante que l’on ait jamais inventé à côté de l’Amour ou autres positions nocturnes dès lors que l’on se situe dans de beaux draps d’antre soie.
Elle se fixe, se snife, se chambre, se gobe, se met dans les gencives, se fume… et grâce à elle on atteint la 5 ème, voir la 6 ème dimension. Quelques injections ici et là de quelques 40 chansons et des poussières d’anges qui ont fait avancer les ovnis jusqu’à la planète terre pour y danser à travers cette médecine de minuit que chaque ordonnancier devrait connaître.
A côté du « Love is the drug » des très glam Roxy Music, on navigue sur un « Snowblind « de Black Sabbath, un « Cocaine » de JJ Cale, un « The drugs don’t work » de The Verve, un » Cigarettes and Alcohol » de Oasis, Nine Inch Nails et son « The perfect drug« , M Manson et son « I don’t like the drugs but the drugs like me« , Ramones et leur « Now i wanna snif some glue« , Weezer et son « Hash pipe« ,Lou reed et son « Perfect day« ,PJ Harvey et son « Ecstasy« ,Kasabian et sa « Fée verte« ,Thin Lizzy et son « Whisky in the Jar« ,les Byrds et leur « Artificial energy« , »Legalize it » de Peter Tosh, « Mary Jane » de The Vines, « Brown Sugar » des Stones, »Coco and co » de Serge Gainsbourg, »Lucy in the sky with diamonds » des Beatles, »Better Living Through Chemistry » des Queens of the stone age, « Je roule avec le shit squad » de Iam, »Sugarman » de Sixto Rodriguez, « Purple Haze » de J Hendrix, »Rainy Day Mushroom Pillow » des Strawberry alarm clock, »The Crystal Ship » des Doors, « White Rabbit » de Jefferson Airplane, « Ketamine » de Mark Lanegan, Nirvana et son « Lithium« , « Holly Roller Novocaine » des Kings Of Leon, « Fall to pieces » des Velvet Revolver, « Héroïne vs Prozac » de The Brian Jonestown Massacre, Iggy Pop et son « Lust For Life« , « Mr Brownstone » des Guns N’Roses, « Opium » de Moonspell, « Nic Fit » de Sonic Youth, « The Glass Prison » de Dream Theater, The Smoke et son « My friend jack« , « The needle and the damage done » de Neil Young, Bob Marley et son « Kaya« , Billy Ze Kick et son « mangez moi mangez moi« , et enfin »Ashes to Ashes » de David Bowie..
Posons notre vaisseau sanguin à terre et revenons à nos moutons.
36 minutes 35 de pure jouissance.
Un disque qui aurait du comme tant d’autres, sortir un an auparavant mais la crise sanitaire touchant également de plein fouet toutes formes de cultures, la sortie en sera décalée, décalée, déphasée..
L’ouverture est grandiose :« Making A Fire » 1 ère chanson de la galette et premier titre à avoir été enregistré pour ce disque dans cette fameuse maison hantée et si branchée malgré les débranchements..Le riff déposé comme un « Fly Away » de Lenny Kravitz est une première griffe issue d’une nouvelle patte sonore au sein de ce groupe décidément Foo.Sa rythmique superbe en pâmoison, ces na, na, na au groove contagieux délivrés par Violet Grohl et 4 autres excellentes chanteuses dont the Belle Brigade’s Barbara Gruska, the Bird & The Bee’s Inara George prouvent déjà que cet album sera unique dans l’histoire du groupe et si puissant. La veine gospel du titre est exécutée comme une danse sur la piste des démons de minuit, ces « are you afraid of the dark » si beaux sont une véritable rampe de lancement avant un refrain monumental en proie au déhanchement total.
« Shame Shame » 1 er single du nouvel album qui avait tant étonné même Sir Paul himself, un titre issu d’un rêve de Dave Grohl, convoquant le « Fame Fame » de Bowie, un gimmick rnb et un immense Taylor Hawkins. Cette chanson ne cesse de grandir au fur et à mesure des écoutes, ce titre se veut définitivement « out of space » de leur répertoire classique. Si aventureux, si sombre, si liquide avec ce refrain épique et si fluide lorsqu’il se veut accompagné par de superbes arrangements de cordes crépusculaires.
« Cloudspotter » Dernière chanson enregistrée pour le disque, ce riff a mis du temps à mûrir entre une pensée pour LL Cool J et s’engouffrer sur un disco du samedi soir. L’intro se veut hyper sexy avec cette voix qui redouble de classe, et cette pénétration ombrageuse quoiqu’ensoleillée par plein de petits bouts et des cloches à meuh. Très grand titre, refrain à paliers très impressionnant, changement de rythme ultra jouissif et passages super catchy et heavy qui donnent envie de renouer avec l’historique headbang.
« Waiting on the War » fruit de son passé d’enfant angoissé à l’idée d’une nouvelle guerre et du discours de sa Fille Harper, cette power ballade de Dave Grohl contient tout l’Adn du groupe et s’avère être la chanson la moins originale du set en ce qu’elle sera chantée bientôt( on l’espère tous) à cappella, bien debout, dans les plus grands stades du monde lorsque les masques auront enfin été mis au banc des débandades et lorsque les bières fraîches auront enfin été démasquées .Les violons sont là encore sur leur 31.La dernière minute du morceau est si épique avec ce réveil du mammouth.
« Medicine At Midnight » un des titres les plus merveilleux, si ce n’est le plus merveilleux du set. Dave Grohl y chante comme un Dieu( sa voix aurait été enregistrée dans la salle de bains dudit lieu hanté), intro à la « Ashes to Ashes » pleine d’inventivité sous une nuit étoilée. Omar Hakim ex batteur sur « Let’s dance » aux percussions, un refrain surpuissant, un somptueux solo de Chris Shiflett, des chœurs croisant le fer avec Prince et le meilleur de Quincy Jones. Résumant le propos sans doute comme nulle part ailleurs dans le disque: Ce « ever get the feeling nothing else will do? » qui jouxte le sublime « rain on the Dance Floor back against the ropes ».
« No son of mine » titre le plus rock de l’album, hommage appuyé à Lemmy Kilmister. La batterie de Taylor et la basse de Nate sont au firmament et les chœurs apportent encore à l’édifice cette puissance inégalée. La fantastique chevauchée hard rock ultra racée est de mise et Pat Smear veille à ce que les germs prennent encore et donnent encore et toujours plus de vivant. Du Grand art.
« Holding Poison » superbe introduction, chorus épileptiques rappelant « wasting light » , changements de tempos à la batterie étourdissants. La potion distillée par Pat et Chris envoit du solide avec ce si grand solo et ces arrangements de fou entre des claviers spatiaux et des chœurs au lyrisme éclatant. Un son qui se rapproche ici sur ce titre, de celui que l’on connaît du groupe mais qui s’en échappe encore, et encore, comme par magie.
« Chasing Birds » la pépite du disque rappelant le meilleur des ballades de « In your honor », et le « walking after you » de cette si fantastique épopée de The Color and the Shape. Somptueuse ballade psychédélique sublimement chantée par Dave et évoquant le meilleur des Fab Four couplé au « Girls » des Death In Vegas et à leurs chœurs à prendre.Apothéose kaléidoscopique semblant téléguidée par l’instrumentation de Rami Jaffee avec des airs de « Band on the Run » mais également avec ces guitares multicolores ajoutant au triangle amoureux nuageux « chasing birds to get high My head is in the clouds ».
« Love dies young » Dave y chante comme sur leur 3 ème opus « there is nothing left to loose ». Cavalcade à la New Order affrontant la pop la plus sucrée, et croisant le cœur de Berlin mais en sens inverse en invoquant le « don’t take my breath away ». Une conclusion épique à la rythmique démente. Un tube à se tatouer de jour comme de nuit sur une peau crème.
Meilleur disque des Foo depuis « In your Honour », ce disque ne contient aucune longueur, aucun point faible. Le dancefloor est en roue libre pour le plus grand plaisir de ses auditeurs.
Avec ce disque Foo Fighters innove sans doute comme jamais, s’amuse, et embellit magistralement son rock en le rendant plus funky, plus soul, post disco, dance rock.
Il n’y a jamais eu de tels chœurs, de tels arrangements, de telles couleurs dans leur musique.
Sous les flashs des stroboscopes, oui, on danse comme des Foo.
En cette période si troublée, il y a dans ce disque de quoi raviver la flamme de la fête et de l’œil du disco rock d’intérieur.
Ce disque est un Prince Bowie dont la tête de moteur est si belle oui et dont les chœurs sont aussi beaux oui que la danse du gospel autour d’une boule disco rock.
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