La Dégustation avec Isabelle CARRE et Bernard CAMPAN

La Dégustation avec Isabelle CARRE et Bernard CAMPAN 

 

 

L’affiche avait de quoi plaire, le titre était alléchant..Et en plus au Théâtre de la Renaissance pour une Renaissance appuyé aussi par les faits?

La dégustation, la rencontre entre un ours et un carré d’or, entre un vin de chagrin et un vin de messe, entre un tablier et une jupe pincée, entre 2 écorchés de la vie. La Dégustation réussit son pari de nous donner envie de déguster la vie, de la prendre par la grappe.

La dégustation, ce bouquet visuel, olfactif, gustatif, en proie aux variations infinies de l’être, la dégustation appelant à cet état intermédiaire des corps en train de changer d’états, à cette bonne odeur qui en pleine flaveur avance à tires bouchons aux cotés des éléments aristotéliciens pour essayer de revêtir ce soir sa plus belle robe.

Jacques (Bernard CAMPAN) tient seul une cave à vins.Un jour, il rencontre Hortense (Isabelle CARRE) travaillant auprès des plus démunis qui recherche une bonne bouteille pour son curé et qui est à la recherche d’un sourire à partager dans l’intimité.Lorsque tous 2, ils rencontrent Steve (Mounir AMAMRA), Hortense envoit des signaux à Jacques pour que ce dernier revienne à la vie.

D’atelier de dégustation en serpillière, de la cave au grenier, du garder en bouche à l’avalée des avalées, de l’oeil de verre au nez, de la bouche rouge à la gorge, on est pris dans un train de vies qui ne déraille jamais. Et la vie de se jouer des envies, des couleurs et de ne jamais être à un moment donné sans goût de bouchon.

L’écriture d’Yvan CALBERAC est drôle, sensible, alerte. Passons sur la profonde banalité de quelques thématiques, de la procréatique, de la biodynamie, sujets par trop commodes et concentrons notre eye-liner sur les personnages, leur jeu et l’appel qu’ils font aux consciences lorsque les personnages dégustent.A la cave de Jacques, on se sent comme chez notre caviste habituel et l’on souhaiterait goûter à tout son monde en bouteilles bien aidé par son vocabulaire de belle sommellerie, tant derrière l’homme ronchon qui assomme se cache une belle musique qui résonne.

Bernard CAMPAN est excellent, et le texte qu’il sert avec délice lui permet de montrer toute l’étendue de ses grands talents.Il a été ce soir, à travers ce rôle, ce grand Monsieur renaissant au théâtre de la renaissance.

Isabelle CARRE joue juste, avec cette si belle tenue qu’on lui connaît.Avec tendresse et quelques punchlines bien appuyées, elle est celle qui amènera le kif à côté du pif.

Le jeune Mounir AMAMRA au jeu si juste, amène beaucoup de dynamisme à la pièce, pièce qui manque parfois de folie, et c’est par lui que la pièce rajeunit, et fait prendre de la hauteur aux coeurs.

Eric Viellard joue un bon libraire par trop chanvré et vanillé, Olivier CLAVERIE joue le bon médecin spécialisé dans les pannes de coeur.

La distribution est belle.

En sortant de la pièce, on a le sentiment que Bernard CAMPAN et Isabelle CARRE se souviennent définitivement bien des belles choses.

En quittant ce théâtre, l’on songe bien, à ce que dans la vie, il n’est jamais trop tard pour récolter les fruits des grands coeurs.

 

La Dégustation avec Isabelle CARRE et Bernard CAMPAN 

Une pièce de Ivan CALBERAC. Mise en scène de Ivan CALBERAC.

Théâtre de la Renaissance

20, boulevard saint martin

75010 PARIS

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