Le Gaigne
Il est de ces journées où bien que fort bien accompagné, et arrosé par un soleil printanier qui fait perler sur votre front ces dernières gouttes de raison et fait appeler la plus belle des terrasses pour y déguster un bronzage naissant de paroles solaires, il est de ces journées où vous vous retrouvez malgré votre appel, terrassé par un double appel qui vous assigne à rester loin des boucles d’or d’une saine terrasse, pour y préférer le calme d’une suite dépassée planquée à l’abri du joli vert de la joyeuse nature parisienne.
Débarrassant le fruit qui colle à ma peau grâce à un joli vestiaire, campé au bout du bout d’une salle trop grande ce midi, je peux néanmoins admirer derrière certains premiers fracas, la nature, oui, la nature qui semble vouloir percer au dedans en s’affichant dans cette belle salle comme en témoigne le vert de la magistrale colonne verte en fer forgé art déco ou le vert toujours des canapés sur lesquels se reposent les travailleurs du jour, et la moquette forestière à souhait.
Mickael GAIGNON chef du lieu passé par les cuisines prestigieuses du Pré Catelan, du restaurant triplement étoilé de Pierre GAGNAIRE, de la table du Baltimore, du Gaya, et son épouse Aurélie, ont pris leur envol (sous un nom de scène « le Gaigne » donné par Frederic ANTON à Mickael) en 2008 quand ils régalaient alors le quartier du marais.Installé depuis Juillet 2014 dans cette rue de vienne qui sonne comme une valse sous un soleil printanier, le restaurant dont l’enseigne ressemble à une chaine hôtelière a gagné en place, et en couleurs.
L’adresse propose en dehors de son menu dégustation et de son menu découverte, des plats sensibles à la carte: crevettes king prawns qwehli blanc de seiche, ballotine de lapin, oeuf frit de merlu, pavé de bar cuit avec des sarments de vigne fumants, suprême de poulet poché, côte de veau du ségala rôtie, religieuse glacée à la mangue kiwi et noix de coco, fraises de carpentras à la pistache et chocolat.La carte papier est remplacée par une tablette attractive proposant un large choix de vins au verre aux prix parfois décoiffants.
Ce midi, un plat réussi et un dessert qui coince suffiront à bâtir la somme qui nous attend cet après midi.
Le service se révèle être en courant alternatif: service à l’ancienne assez soigné mais la blague répétée et forcée sur le candy crush avec la carte papier remplacée par une tablette tombe parfaitement à plat qu’on en ferait presque une assiette, les particules surjouées agacent un peu le ciel de nos yeux, verres de vin arrivés sans présenter la bouteille de bonne grâce, et lorsque la simple question posée à l’une sur la provenance de la viande ne trouve pour seule réponse qu’une arrivée de son dessert en mode tartelette flirtant trop près du bord et enrhumée, ça sent…l’addition svp…
En quittant cette table, je m’empresse de m’abandonner dans les bras de cette saison qui décidemment sait nous faire de l’oeil quand l’on ne s’y attend pas.
Là, en sirotant sur un coin de table mon café, chaud réconfort du jour, je m’adresse à Dame nature: Serais ce toi à qui l’on dit souvent que tu es belle comme un pain de froment?
Esquissant un sourire, c’est à ce moment qu’un écho se répand à travers mon conduit auditif:…gagnes à être simple tu y trouveras toujours de la beauté….
Excellents amuses bouche
Verre de Bourgogne Pouilly Fuissé Vignes Blanches Chateau de Beauregard 2012
Pour se mettre en appétit et ne pas être discourtois avec le soleil..
Baguette un peu austère et manquant de croquant
Darne de Colin grillé Poêlée de soja et piquillos
Belle cuisson.Plat bien éxecuté avec un très bon jus.
Boeuf de l’Aveyron Pommes Pont Neuf sauce béarnaise.
Pièce de viande fort joliment travaillée, juteuse, fondante et presque saignante..Pommes pont neuf fort bonnes comme un rappel à ces temps d’histoires en plein Pont Neuf à l’abri des regards et du vent.Très bonne béarnaise.
Vin Chateau neuf du pape Domaine Mas st Louis
Gourmand..
Tartelette à la rhubarbe meringuée
Duo de tartelettes.Une présentation réussie qui est IN.Une présentation ratée qui est OUT.
Ce duo IN And OUT a cependant en commun de faire plouf: la meringue est, en plus d’être trop sucrée, bien trop liquide, elle manque parfaitement de cuisson et emporte avec elle l’excellente rhubarbe…
Jolies attentions de fin de repas
« Le Gaigne, l’adresse gagnerait à être moins verte pour retrouver du bleu »
Le Gaigne (2,5 / 5)
2 rue de vienne
75008 PARIS
Tel: 01 45 22 23 62
Site: www.restaurantlegaigne.fr
Horaires: Du Lundi au Vendredi de 12h00/15h00 et 19h00/00h00
Prix: Formule déjeuner/diner 34 euros E/P ou P/ D et 45 euros EPD, Menu dégustation 75 euros et en accords mets vins 111 euros
A la carte: entrées 19/24 euros, plats 36/42 euros, fromages 14/16 euros, desserts 14/16 euros. Vins au verre: 8/17 euros
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