Les Voiles
Il fait si chaud…Vous prendrez bien un pierrier pour désaltérer votre soif d’abordage ou tout du moins aborder ce souhait de vous en tirer avec un petit canon de rouge? « Hum…Mettez moi une bouteille de Plancoet, le reste suivra son cours.. »
J’étais à l’écoute et pourtant…Des années que je n’y étais pas revenu sans doute trop attaché à larguer les amarres vers d’autres ports, d’autres cieux, à nager dans ces eaux, dans cette mer qui me chantait beaupré bon oeil :« c’est une poupe qui fait non, non, non.. ».
Christophe HUCHET propriétaire du lieu délivre ici son discours sur la cuisine bretonne.
Bien installés dans des fauteuils pas du tout tapecul pour abriter notre mât, nous pouvions sereinement admirer ce cadre très joli dédié au yachting: éclairage soigné, décoration maritime signée Philippe CONRAD et Michèle CASTEL, exposition de jolis modèles réduits pour agrandir le plaisir des yeux.Allez ne faites pas votre mulot et laissez vous prendre dans le filet de ce dîner…
La cuisine revendiquée bretonne continue de tenir la barre dès lors que le cap n’a pas changé malgré le changement de timonier.Le nouveau Maître Coq du lieu, le nouveau chef Barsso DIAWARA poursuit cette cuisine simple des produits de la mer, des beaux poissons du jour qui parlent déjà sans branchies des plaisirs de l’assiette…..Malgré l’entrée, un oeuf pas assez parfait pour y pratiquer le mouillage (une vraie fortune de mer comme entrée en matière), un bon bar au joli grain de peau mais à la préparation plus que simpliste fut là pour garder la ligne tendue vers l’horizon.Et si le dessert sembla à nouveau marquer le pas sur le voyage, le bateau lui continua de nous adresser des sourires bien encadrés.
A la carte entrées à prix doux: nage de coquilles et crustacés crème de topinambour citronnelle, hareng fumé en salade pommes de terre tièdes à l’huile, velouté glacé aux choux fleur oeufs de poisson et chips de saucisse fumée henaff, oeuf parfait asperges blanches émulsion de cheddar, ceviche de bar au pamplemousse et ognons vinaigrette d’agrumes.Egalement plats : daurade royale en filet à la plancha câpres poêlée de légumes, breizh burger d’espadon blinis de blé noir graines de pavot compotée de choux rouges mayonnaise parfumée au haddock, cotriade de fouesnant moules rouille et croutons, seiches en carbonara et saucisse fumée henaff linguine à l’encre de seiche, médaillon de lotte rotie risotto crémeux au safran, travers de proc braisé au sésame sauce barbecue trio de carottes fondantes, filet de boeuf sauce madere pommes de terre grenaille sautées aux pleurotes.Saint Marcelin fermier et autres desserts aux intitulés simples mais gourmands: far breton aux pommes coulis de caramel au beurre salé, cafe gourmet, délice croquant au chocolat framboises et coulis de fruits rouges, parfait glacé au yuzu et pistaches, paris brest des voiles mousseline au pralin et fèves tonka.
Le service assumant un tempo sur un fond musical peu adapté au lieu alterne le bon et le moins bon comme un coup de barre sur un Trois-Mâts frappé par une absence de vent migrateur.Assez rustique dans son approche, de ci de là quelques vraies fausses notes plus ou moins appuyées sont à remarquer.A noter notamment que le champagne sera servi en mode attrape moi si tu peux, et que le vin sera servi en mode arrête moi si tu peux.Mais bon pas de quoi sortir non plus le tourmentin, choisir une punition dans la peau de bouc.
L’acoustique en cette belle tablée fut quelque peu hospitalisée sous une contrainte musicale dépassée : le groupe Ash côtoyant Amy et Barry White, c’est là que l’on se demanda où était passé le « c’est un fameux Trois-Mâts fin comme un oiseau…tiens bon la barre et tiens bon le vent, hisse et ho, santiano » que chante si bien Hugues AUYFRAY, où était passé ce swing qui bercerait le lieu en hautes mers.Et que dire du branle bas de combat orchestré par le rangement des couverts alors que la salle était encore bien vivante en foodies..Le bruit s’entendait jusqu’à notre table.Le bruit eut mieux fait oui, d’y aller conter fleurette en prenant l’écoutille.
Ce soir là, en quittant le navire, cette embarcation belle, tant par les invités qui avaient répondu présents que par le cadre toujours aussi évocateur, une soudaine envie de plonger à corps et à coeurs dans la seine pour une baignade de minuit me vint à l’esprit, pour rafraichir toujours plus un corps transpirant et afin d’y gagner enfin…une pêche miraculeuse.
Champagne LEPREUX-PENET Bulles noires Blanc de noirs Grand CRU
Oeuf parfait asperges blanches émulsion de cheddar
Entrée manquant parfaitement de cuisine.Oeuf trop cuit pour être parfait, blanc manquant de soyeux, asperges jouant des cordes filandreuses sans émotion…Emulsion trop discrète pour enlever la baignade des asperges.
Excellent Vin Haut Médoc Victoria II 2012
Bar de 600 grammes servi en entier et grillé en croute d’algues purée de pommes de terre à l’huile de truffe
Joli bar.Attention aux esprits sains qui pourraient être arrêtés par quelques grosses arêtes..Plat à la belle cuisson mais aux propos pas assez détricotés. Purée de pommes de terre assez fade huile de truffe comme un cache misère.
Paris brest des voiles mousseline au pralin fèves tonka
Propos à la cool mais ça coule un peu par manque de biscuit.
Parfait glace au yuzu et pistaches
Dessert à la fraiche assez bon pour une mise aux prés
« Les Voiles, sous le vent de Paris, je ne vais pas vous refaire la seine du balcon »
Les Voiles 
(2,5 / 5)
35 rue bayen
75017 PARIS
Tel: 01 84 15 02 51
Site: les-voiles.fr
Horaires: TLJ de 12h00/14h30 et 19h30/22h30
Prix: Formule Déjeuner 20 euros, Menu Déjeuner 24 euros, Menu carte de saison E/P sur carte 30 euros, Menu carte de saison E/P/D sur carte 37 euros? Menu des moussaillons 16 euros.A la carte: E :11/18 Euros, P: 20/28 euros, D: 10/12 euros, Fruits de mer: 12/109 euros.
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