Pensées culinaires lors d’un dîner Chez Septime

 

Le Septime, un soir il y a de cela quelques douces années..

« Septime : Dites-moi, avec un radis, qu’est-ce que vous me conseillez ?
Le sommelier : Ah ! Monsieur pourrait prendre un petit Muscadet.
Septime : C’est sec ou c’est doux ?
Le sommelier : Plutôt sec.
Septime : Je préfèrerais plutôt doux.
Le sommelier : Alors un Sauternes.
Septime : C’est doux ?
Le sommelier : Ah, c’est très doux.
Septime : C’est pas TROP doux ?
Le sommelier : Ah, si, c’est doux… Voulez-vous un demi-sec ?
Septime : Non, je préfèrerais un demi-doux ! ».

Ce Génie, Louis de Funès, personnage que j’aime tant pour avoir bercé mon enfance donne le La dans ce bel endroit.

De par la belle photo encadrée et située ici ou plutôt  à côté de moi, à coté de ma table toute de vieux bois vêtue.

Louis de Funès veille sur les hôtes de ce soir, ainsi que sur les bonnes âmes gourmandes appelées à venir se délecter tout au long de l’année.

Ce soir, c’est à un Doux Dur Dingue qu’il va falloir aller faire dire des mots doux ou demi doux.

Le critique sommeille sa joie depuis trop longtemps, il veut vivre sa grande vadrouille en bon vivant et bon mourant…Mourir (le plus tard possible) sur un champ d’honneur de patates douces.

Bertrand Grébaut, l’homme-orchestre, As de cette nouvelle échappée des princes de la Gastronomie Parisienne délivre à sa clientèle une cuisine qui fait Pouic Pouic rendant ainsi un vibrant hommage à M SEPTIME.

« Le Commissaire : J’espère que tout ira pour le mieux et que je n’aurai pas à vous faire profiter de ma petite spécialité maison.
Septime : Quelle spécialité ?
Le Commissaire : Vous prenez un suspect bien dodu. Vous l’entourez de 4 inspecteurs bien en chair. Vous faites mariner le tout 48 heures à l’étouffée. Voilà de quoi délier les langues les plus rébarbatives ».

Le tatoué m’avait filé rencart pour me vanter notamment les mérites d’une si belle adresse.

14 jours ont passé…

Un coup de filet et une traversée de paris plus tard je me retrouve ce Mercredi …. sur un arbre perché de paradis.

La danse de Victor Pivert peut commencer.

55 euros pour 5 plats reçus 5 sur 5 :

1/Carpaccio de veau/Heliantis/Chapelure et Crémeux surprise

C’est fondant, bandant, et planant comme du Plastic Bertrand.

2/Endives Crues Cuites/ Charcuterie fine /Jaune d’œuf et anchoïade

C’est graphique, et poulotté

3/Pavé de truite juste snacke/Champignons de paris/Trompettes/coulis d’échalottes

Saisissant, rose et bonbon

4/Joue de bœuf/Foie gras poêlé/Crosnes du japon/Jeunes Pousses/Radis

Sublime, pas avare pour un crosne, comme le plat-film phare d’un début d’année

5/ Yogourt/Quenelle de glace aux agrumes/Oranges confites et graffitées

Une note d’agrumes pour terminer… c’est si bon de passer à l’orange pour frissonner d’être pris en pleins feux.

Cadre d’atelier entre générosité et lumière de quartier.

Pas de corniaud ce soir en salle, ambiance de jeunes pousses trentenaires à la mode de chez nous,jolies serveuses à tablier,belle américaine,service sans prise de tête, ce soir pas de gendarme et d’extraterrestres, euh …quoique…

Un menu carte blanche qui a engendré quelques blancs chez certains serveurs mais sans que cela ne relève de l’aile ou de la cuisse.

Il est 23h30 passé, et après deux bouteilles de saint esprit de couleur rouge, un autre verre d’excellent vin blanc de Neptune grâce à l’excellent Theo Pourriat, c’est l’heure de la sortie…et le froid me fait devenir Hibernatus…

Je prendrai le métro et surement pas le dernier, pour vite au lever du jour, me plonger tel un petit baigneur dans une bonne soupe aux choux.

Ce soir, je ne recevrai pas d’oscar pour mon papier….car ce soir, j’ai préféré recevoir Oscar.

Et le film qui vous a été conté n’a pas eu besoin de folie des grandeurs pour que Fantômas se déchaine…enfin…

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