Queens Of The Stone Age Concert Théâtres Romains Grand Théâtre Les nuits de fourviere LYON 4 juillet 2023

Queens Of The Stone Age

Concert Théâtres Romains – Grand Théâtre « Les nuits de fourvière » LYON  

4 Juillet 2023

 

 

En ces temps nouveaux, Rome renaît de ses cendres.

In Times New Roman, les Reines de l’âge de pierre s’apprêtent à délivrer l’un des plus beaux concerts de leur carrière.

Il fait chaud en ce 4 juillet lorsque nous sortons du funiculaire pour nous adosser à la colline de Fourvière et à son théâtre antique de Lugdunum. Il est 19h20 et la moiteur est tenace.Au concours de t-shirts mouillés, nous en sommes les grands gagnants, tant peu de visiteurs du soir arborent aussi fièrement leurs t-shirts dernier cri célébrant le dernier album des Reines.

Au fil de la queue, nous nous tenons par les langues fourchues qui s’abreuvent d’eau ferrugineuse.

A 19h45 pétantes, la foule entre enfin dans le site antique. Les premières marches sont gravies comme si l’on allait chercher à nouveau à faire renaître les fruits de l’Empire. Nous sommes en 2023, cela fait 90 ans que ce théâtre des belles âmes a connu sa renaissance.

Le site est splendide, les infrastructures sommaires : malgré certains équilibristes, ici point de bonobos délivrant du pro bono, ici pas de distribution de caligae, de sandales, mais peut être des mandales au gré d’un pogo. Ici pas de pizzaiolo, de cappuccino, la bière y coule presque à flots et l’on doit refaire au trop le chemin du début pour y délivrer notre vessiedevenue carbo.

L’on s’installe dans cette cavea, ces gradins à la pierre chaude et l’on y pose ses arrières sans coussin pour y faire siffler le vent avant que les premières notes ne retentissent enfin.

Le théâtre est complet. Pas moins de 4.000 personnes ont pris rendez-vous en terre romaine.

A 21h15 précises, Coach Party entre sur la scène. Ce groupe de l’île de Wight a la parfaite mixité, navigue entre post punk, shoegaze et récitations pulsées à la Sonic Youth. 30 minutes de bonheur pour les oreilles et de recharge en essence de houblon.

Il fait chaud et vers 21h55, un air sensuel célébrant Naples nous mène vers le chemin de la joie. Des enceintes, Dean Martin nous chante « That’s Amore » aux paroles enivrantes : « In Napoli where Love is king when boy meets girl here’swhat they say .. ». Puis Peggy Lee nous enchante avec son « Smile ».

A 22h10, les Queens braquent les cieux et nous embraquent avec eux :

On débute avec un « No One Knows » d’anthologie issu de Songs for the Deaf appelant le public à communier, à taper dans leurs mains comme une batterie installée en plein ciel.L’acoustique vient du ciel : elle est parfaite, fantastique. Les lumières sont époustouflantes. Les 5 mousquetaires du Roi (1 de plus que dans le roman car ici dans ce In times New Roman Tour les escrimeurs ont plus d’un tour dans leur besace) sont en place. D’Artagnan alias Joshua Homme bat le fer pendant qu’il est tout chaud.

Ensuite « My God Is The Sun » nous ramène en terre Like Clockwork. Troy agite quelques maracas histoire d’attirer les habitants de la nuit. Ce titre au tempo endiablé continue d’embraser la scène sur la rythmique mammouth de Jon Theodore.

« Shall we dance ? »

Joshua nous invite à danser sur le délirant « Smooth Sailing » issu aussi de Like Clockwork et permettant de réunir tout le public autour d’une jam sous acides célébrant le son des Eagles of Death Metal. Dieu que ce titre est jouissif et glam.

La mise en scène s’assombrit aux premières notes de claviers gothiques de Dean Fertita, « Carnavoyeur » l’un des chefs d’œuvre de In Times New Roman. Cette chanson captive l’auditoire et nous embarque à la lueur de briquets fantômes vers l’après..

« Lyon how are you tonight… Are you good ? C’est magnifique..Fucking ouh la la..We came to make you dance solet’s do it »

Ce ouh la la me rappelle un rosé ou il était ajouté sur la bouteille : c’est bon..Hum, c’est si bon..

Retour donc au si bon dancefloor avec « The Way You UsedTo Do » issu de Villains. Ce titre reprend toute sa majesté en concert. Ce titre à la Marc Bolan qui aurait perdu son chemin coincé dans une forêt de champignons hallucinogènes enfile les perles de sueurs des spectateurs. Grand succès.

« Bring the lights down..nice in the dark.. »

Joshua s’adresse aux maisons éclairées qui avoisinent le théâtre

« Do me a favor turn it up so all these houses are totallyfucked..We’re here for a good time not a long time»

Retour à une forme de classicisme rock avec « NegativeSpace » issu du dernier opus. Joshua chante comme un prince, il est heureux d’être là et de distiller tous ses talents avec ses lieutenants. La rythmique est superbe, la dream team envoiede la 100 % pure astéroïde.

Puis « Emotion Sickness » très grand titre permet une belle messe à cappella avec le théâtre. L’édifice frissonne, on y est ému aux larmes, comme si ce cœur fonctionnant à chaud permettait de soigner les blessures de tous nos rescapés, ceux du Bataclan ayant revêtus ce soir le haut qu’il portait jadis, ceux connaissant une existence si dure et si cruelle, ceux qui souffrent en silence, ceux qui pleurent la famille qu’ils n’auront jamais.. « Baby don’t care for me. Had to let her go oh ».

« If I Had A Tail » remet Like Clockwork au cœur du village romain. Les lumières sont aussi bleues que dans Tron. Le morceau est pénétrant comme du ciment. Nous avons tous envie de lécher l’instant présent. La basse hypnotique de Michael Schuman adresse un message à l’Olympe.

Joshua effectue à la fin du morceau un discours magnifique :

«.. I wish you could see what i could see,

i wish you could be where we are,

i wish you could see you because it looks..you look fuckinggorgeous »

« The Evil Has Landed» Morceau de bravoure. Chevauchée épique issue de Villains. Le morceau à tiroirs ne laisse que peu de répit à l’autostoppeur resté coincé sur son nuage. Une dame devant moi se bouche les oreilles par peur que le diable ne se pose dans son conduit auditif pour y conduire à 300 km/h sur les hémisphères du désert.

« Paper Machete » issu du dernier album est déjà devenu un classique du groupe. Pendant que certains sandwichs sont avalés par quelques invités, quelques petits papiers coupants occupent l’esprit de Joshua. Joshua se met en retrait pour mieux laisser Troy prend la lumière sur son solo interstellaire.

« Make It Wit Chu » permet au public de célébrer cette orgie sonore en se déhanchant massivement. On tire la langue sur le clin d’œil appuyé au Miss You des Rolling Stones, les prothèses de hanche sautent, les fumées de ganja virevoltent, les sourires se détachent, les bouches ne se décollent plus et l’on partage chacun le chewing gum de l’œil coquin.

« I Sat By The Ocean » ce magistral titre de Like Clockworkdessine la beauté de l’édifice. Sur 3 couches, le théâtre qui recherche les étoiles dans le ciel lyonnais, prend son pied pour ne plus toucher terre.

« Straight Jacket Fitting » : Discours énorme de Joshua :

« Lyon you’re having a good time ?.. »I know it’s a cray world outhere I understand people liked to scare you so that youwould do what the say and i don’ t like that much i just feel i don’t give a shit if people tried to scare you they always triedto scare you and told you you’re in a big trouble but that shit doesn’t matter. All the matters is that you take as much time for youself and your family your friends you came together as one as much as you can Fuck the government fuck everyoneelse fuck the compagnies fuck facebook fuck twitter fuck whatever the fuck i don’t give a fuck about any of that shit That stuff can update my asshole I don’t care about that I don’twant people to scare you I don’t want you to be afraid We’retogether now you ‘re not at work you’re not at home you’rewith us and we’re with you So there’s just a little bit there’s no one else in the world only us. Cause it hurts so bad to realizehow fuck up is the world..Let it boys ».

Puis le plus grand titre de l’album In Times New Roman déploie sa puissance. Des légionnaires romains débarquent comme ressuscités, entourés de lézards et de serpents qui comme le disait si bien Jim Morrison sont identifiés à l’inconscient et aux forces du mal. En plein milieu du morceau, Joshua impérial éclaire le public avec un néon qu’il laisse serpenter au-dessus des ombres et chante :

« To seize all your demons, you’ve got to free them. To seize all your demons, carpe demon. To face down your demons, you’ve got to free them. To seize all your demons, carpe demon.. » « Oh oh oh .. »

Le public reprend ses paroles comme un gladiateur au milieu du colisée qui embrasse la mort pour épouser la vie : Glory to Rome, longue vie à Rome.

« Little Sister »« Yo let’s dance » permet de lâcher des Lullabies to paralyse. Ce titre fort est l’un des meilleurs titres du groupe et toujours un très grand moment en live.

« In The Fade » : Joshua lâche par trois fois « Mark Lanegan ».

« You french You should know who Mark Lanegan is ».

Vibrant Hommage à Mark Lanegan qui chantait ce titre sur Rated R. La fée verte épouse magistralement l’éclairage. Intro caressante comme un archet. Le morceau est phénoménal et Joshua n’essaye pas d’imiter l’inimitable Mark, il lui déclare sa flamme.

« God Is In The Radio » 2 ème hommage à Mark Lanegan, ce titre sombre, lourd et planant est issu de Songs for the Deaf. Des effluves psychédéliques squattent la scène, l’aventure intérieure est des plus intense.

« This is the time we problably would walk of and thenclap..i don’t want to leave..we just gonna stay..i don’t givea fuck.We want to stay We can’t be together forever but we can be together now is it ok if we stay.. »

Le show se termine en apothéose avec 2 autres titres issus de Songs for the deaf. « Go with the flow » qui réveille le crowdsurf. La route est dégagée, vipères au poing, le groupe appuie sur le champignon. L’équipée est fabuleuse. Sur la route, nous sommes tous debout à crier pour que la route dure encore..

« It is the times new roman

You better get yours before they blow this all fucking world up

Go and get yours before it’s all gone

It’s been a pleasure and enjoy to play tonight

C’est la vie Au revoir »

« A Song For The Dead » clôt les débats monstrueusement bien. Les claviers menaçants de Dean Fertita, la charge de Jon et son solo étourdissant, la basse perverse de Michael, les guitares épileptiques de Troy et de Joshua..La pleine lune en redemande et râle de plaisir.

Quittant les pavés légendaires, juste éclairés par la pleine lune, nous redescendons au cœur de la ville empruntant quelques chemins où l’alcool a laissé sur sa route quelques âmes en peine. En chemin, il me vient ces quelques mots comme un trait d’union après une soirée mémorable :

« En cette nuit de pleine lune, i am a carnavoyeur and no one knows if god is in the radio

The evil has landed, I sat by the ocean writing a song for the dead

If i had a tail, in a negative space, with a paper machete, i wanna make it wit chu

In the fade, my moon, my little sister, the way you used to do still be my smooth sailing.

Au petit jour, my emotion sickness has gone with a straight jacket fitting

My god is the sun, i can go with the flow »

 

 

 

 

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