When You See Yourself de KINGS OF LEON

When You See Yourself de KINGS OF LEON 

 

Viens là, rapproches toi. Come »Closer », je souhaiterai voir ta « Face ». Cher « Reverend », « Don’t Matter », je ne vais pas courber « On The Chin ». »Muchacho » n’appuies pas sur le bouton game « Over », c’est que « Tonight » je chante déjà « Wait For Me ». Bienvenue dans ma « Rock city », dans cette « Conversation Piece », où je m’apprête à briser les « Walls » de la distanciation à coups de microsillons, de boucles de cassettes et de cd percées aux oreilles.

Après des débuts garage rock du sud, un son appuyé à la « Love buzz » sur des titres comme « Molly’s Chambers », l’équipage de ces 4 magiciens du son (les 3 frangins : Caleb Followill au chant et à la guitare, Jared Followill à la basse et aux claviers,Nathan Followill à la batterie et aux percussions, et le cousin Matthew Followill à la guitare et aux claviers, ces 4 là que je revois encore il y a de cela des années jouer comme des dieux ici à Paris) ne va cesser d’évoluer et dès « Trunk » la diction sonore s’amplifie jouxtant le soleil de « Pony Up » ou la Lune de « Sex on Fire ».Après l’énorme succès de « Only by the Night », les fabuleux « Mechanical Bull » sorti en septembre 2013 et « Walls » sorti en octobre 2016 ont creusé le sillon de l’addiction Rock.

4 ans et 1/2 après, de cette existence toujours masquée, de ces liquides au ton marronnasse sortis de respirations trop métro boulot goulots, le passager musical essuie sur terre des crampes et des feux que ne renieraient pas les Cramps et autres Firefighters. Mais de cette vie rêvée en mer, il est de ces disques qu’on amènerait bien sur son île afin qu’au gré du vent, qui pousse les nuages à aller à confesse y affronter la foudre ou à se diriger vers le croissant de lune, on puisse surfer sur une bonne « wave ».

Cet album, le 8 ème du groupe, réveille en 2021 le wall of sound à la sauce wave of sound.Le tempo sur ce si grand disque semble non pas se ralentir mais s’approfondir pour mieux gagner en intensité, en expérimentations, en beauté, pour mieux gagner la rive sur un rythme étincelant en tutoyant le ciel, la mer et les éléments. Le meilleur album de leur carrière.Le noir et blanc du disque n’a jamais eu autant de couleurs.

Sorti en format physique(Cd, Vinyle, Cassette) mais également en format numérique totalement unique, en Non Fungible Tokens (NFT), pour animer pochettes et lucioles volants non identifiés, ce disque est bien celui de la maturité pour le groupe, où chaque sonorité , chaque tonalité semble avoir été choyée dans le berceau du studio sous la houlette du grand Markus Dravs (déjà aux manettes sur Walls) afin de donner naissance à un chef d’oeuvre.Les pochettes des vinyles proposés à la vente sont superbes, le book of words & images est très beau.

La nuit s’est mise sur son 31 et se met à pleuvoir des étoiles. On s’allonge puis le rêve devient réalité.

La cassette bien enfoncée dans la terre ferme, la touche play bien appuyée, on part en mer..

« When You see Yourself. Are you Far Away« :on navigue sur un bateau de nuages affrontant la brume et les orages, bondissant sur les vagues de couches électriques et électroniques pour y décrocher la Lune.Le morceau est d’une beauté sidérante. Après une guitare posée sur le sablier du lecteur comme une ballade au clair de lune, puis une rythmique plus sautillante, le titre prend son envol marquant comme jamais sans doute l’évolution sonore, la nouvelle patte musicale des 4 as. Le refrain est un appel portatif à la cosmologie, et cette fin, oh cette fin nous permet d’atteindre oui, la Lune : »Ooh when it comes to you if you reach the moon can i be there too? ».

Dans son voyage, le navigateur croise »The Bandit » parfait 1 er single, qui tourne dans nos têtes comme une revue des troupes en mode 4 étoiles.La basse de Jared y fait sa ronde au milieu de la nuit qui emprisonne le jour, la batterie de Nathan fait exploser l’olive de ses baguettes en noyer blanc, Caleb sort ses tripes sur les aigues, et Matthew ne cesse de cravacher son manche avec maestria pour attraper le bandit.

Il aperçoit ensuite une embarcation avec « 100.000 people« , 2 ème single de l’album, cette grande ballade épique, ce vibrant hommage au père des 3 frères, qui convoque l’épopée psychédélique du Floyd, la new wave des Cure et un nouveau lancement beaucoup plus spatial du « De Do Do Do, De Da Da Da » de The Police. Non loin de l’étoile polaire, il se dessine alors dans la nuit, d’un coup de crayonnage aérien, la soif du lendemain.

L’orage gronde, « Stormy Weather » trouve aux avants postes une slide guitar et une voix de basse fabuleuses. Les 4 éléments adressent un message aux Beatles, ces 4 garçons dans le vent. L’embarcation danse au son de « I can be your good time lover » et semble déjà fumer les verres de lunettes de cet albatros venu se poser sur l’édifice maritime.

La mer opère encore. Le temps de changer de support sonore, de placer le CD dans la fente, puis le voyage reprend dans notre pièce maritime.

Le vaisseau est ensuite pris dans une vague indomptable et exquise. « Ride Out the Wave ». »The Wave » très grand titre tubesque comme un pipeline dans lequel on apprécie d’aller et de venir dans sa croupe liquide.Le morceau débute au piano de manière pseudo classique puis s’ouvre comme un coquillage renfermant un chant de sirènes. Le refrain est si impressionnant qu’on apprécie de le chanter sous la douche et notre gel douche qui nous sert de micro ne semble pas nous aider à surfer sur la vague du succès aquatique. Ce titre aura été celui qui aura nécessité pour le groupe le plus de travail en studio. Un message nous est adressé comme dans  » Amongst the Waves » de Pearl Jam… »Cause the life that we live is better living than living alone ».

Pas de repos pour les vagues dorées par la salinité de la journée, le vaisseau continue sa route au son de « The Golden Restless Age« . Le timbre de Caleb séduit tant l’auditeur, les éclaboussures de sons sont si magistrales, le refrain si stratosphérique, que non le temps ne tournera pas la page comme Bob Seger. La météo des plages sonores a déjà hâte de la suite.

Le brouillard déguise alors l’embarcation lorsque « Time In Disguise » fantastique chevauchée new wave nous demande de fermer les yeux et de s’interroger sur notre monde : »Is it a Man or a Masked Machine? ». L’homme qui est devenu une machine masquée doit se battre pour ne pas boire la tasse et être saucé par la rouille.L’auditeur est déjà comblé, ce titre le fait fondre comme sans doute aucun autre sur ce disque.

La luminosité se masque bien davantage encore dans ce « Supermarket » où la coque avance dans le noir sans savoir où elle va dans cette eau qui recherche la lumière caressante d’une lumière d’intérieur, du soleil, dans cette mer du pardon.Relecture collective d’un morceau initialement totalement acoustique (la guitare en bandoulière), le couple basse-batterie fait encore des merveilles sur cette ballade en clair obscur.

La mer opère encore. Le temps de changer encore de support sonore. On place maintenant l’aiguille sur le vinyle pour faire tourner la baraque maritime.Le voyage reprend par voie navale.

Déjà, on approche des côtes, de ce canyon, de cette rivière, de cette montagne. Le soleil enfin. »Claire & Eddie » illumine par sa beauté. Caleb n’a sans doute jamais aussi bien chanté sur cette somptueuse ballade au refrain si puissant qui souffle sur les braises « Ooh, fire’s gonna rage if people don’t change..the story so old but still so original ». La fin du morceau est une jouissance qui traverse les temps. Oui on peut voir le soleil et en pleurer encore.Oui, on peut se livrer, rendre les armes, abaisser la grand voile, dans cette somptueuse rivière de larmes avec ce soleil qui perce avec délicatesse les oreilles de la beauté.

L’équipage pose le pied sur terre.L’auditeur pas encore. »Echoing » s’entend déjà en haut des cimes de la montagne. Titre le plus rock de la setlist, sa guitare rageuse nous emmène sur le dance floor pour y tatouer dans la neige le fruit de notre joie de chanter à gorge déployée : »We could take it to high seas. Echoing Echoing Echoing ».

Le capitaine dans sa maison située en haut de la falaise observe la scène dictée par la nature. La boucle est bouclée et « Fairytale » se veut être la conclusion rêvée pour un album de ce calibre. L’envol est assuré avec cette sublime ballade psychédélique, vaporeuse aux paroles flirtant avec l’éternité « I’ll love you till the day is gone ». A la fin du morceau, du voyage, un mellotron sorti des fantômes du passé clôt avec grandeur la nuit de l’auditeur.

 

 

 

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