Palais d’argile de FEU ! CHATTERTON

Palais d’argile de FEU ! CHATTERTON

Que faire de nos mains menottées à l’oubli d’un dernier verre au sans soucis.

Allons nous délaisser nos existences liquidées au profit de cette vie rêvée car indomptée.

Que faisons nous de cette crème solaire qui avait le don de nous permettre de sortir de notre aire du « je » pour partir à la rencontre de la couche d’Aphrodite.

Vu de l’extérieur, pleurent les heures qui fleurissent mes pensées sous la Tour de Fer, le monde d’avant vocifère.

Accoudés au bar de la plage, des compagnons de coudées jouent des coudes pour voir le jour à travers la nuit.

Lavement de lave et âme du levant, que demain, je me réveille enfin.

Il pleut sur mes pensées qui se baignent de haut en bas dans cette eau tiède du repos.

Je ne me défile plus de bas en haut tandis que le temps cède à nouveau.

Je suis à poil et à plumes, libre comme un souvenir qui s’envole et s’épanouit dans la nuit.

Elle prend un « mon chéri » pour un bijou qui dirait « reviens ».

Le fauve se guêtre et s’endort le jour pour mieux veiller sur la nuit.

Sésame, ouvre-toi,
Le beat retenti au plus profond de mon être pour arriver jusqu’à toi.

Le voyage prend forme entre les rêves,
La nouvelle saison se déploie et le vent m’enlève.
Le soleil apporte du feu sur ma croûte de lin,
Mon château demeure sur cette plage de sable fin.

Je file écoulant les métamorphoses des éléments de l’existence,
J’en nage enfin dans cette eau vagabonde déclarant ma flamme au Printemps.

Quel disque ! Magnifique, épique, brillant, lettré, rock, progressif, électro, dansant, poignant, vivant, essentiel, si essentiel..

Boris Wilsdorf comme ingénieur du son, Arnaud Rebotini à la culture musicale stratosphérique, aux claviers oniriques, à la réalisation de ce chef d’œuvre.
Grâce à eux, le groupe (de Arthur Teboul au chant, Sébastien Wolf aux guitares et aux claviers, Clément Doumic aux guitares, baglama, claviers et à la programmation, Raphael De Pressigny à la batterie, aux percussions et à la clarinette, Antoine Wilson à la basse, aux claviers, à la guitare et à la programmation) n’a jamais aussi bien synthétisé son œuvre musicale.Il accouche ici du meilleur album de leur discographie.Du studio bleu, des chaleurs d’un chalet dans les Cévennes au Studio ICP à Bruxelles, la forteresse tient si bien la couleur.

Du tubesque et prophétique « Monde Nouveau« , aux somptueux arpèges des cookies magiques de « Cristaux Liquides« , du très dansant et éclatant à la face du monde « Ecran Total » à ce classique instantané mettant en chanson la poésie de William Butler Yeats : »Avant qu’il n’y ait le monde« , des ténébreux héros de la mer de Prévert et Kosma de « Compagnons » à la renaissance époustouflante du très sombre et cuivré « Aux Confins« , de l’intense prière mise à flot de « La Mer » au rock progressif jouissif de « Libre« , de la poignante ballade agissant comme un pansement de l’âme de « Ces Bijoux de Fer » au dépouillement de la caresse de la puissance de la nuit de « Panthère« , de l’antienne électro « Cantique » qui met le coeur à l’ouvrage à l’exceptionnel « L’homme qui vient« , profonde réflexion sur les éléments.
Le voyage clôt ses paupières sur l’un des titres les plus forts du disque : « Laissons Filer » somptueuse ballade complexe et aquatique qui s’écoule en tous sens dans mes artères.

Ce disque se veut être une poésie citadine et champêtre qui prend son bain dans le spleen, l’abîme et l’idéal, et qui est toujours à l’affût d’un bon coup de code pin.

Ces élans vivent en chaque homme.
Prenons cet homme avec son jean zip. Ce troll API est devenu ce combiné incapable de décrocher de cette drogue cellulaire. A la naissance déjà, on disait de lui qu’il était sans cordon, sans fil.
Cet homme oculométrique fume du hashtag, fait ses courses chez proxy, a une belle tablette, un chat avec qui on a déjà envie de raccrocher tant il s’accroche à son arbre pas si net qui lui permet de jouer à chatroulette.
Adepte de la hotline, il apprécie de sortir sa liste rouge et sa bitcoin et de se mettre à balancer des sexto: « Ne fais pas ta fadette FAQ, tu ne vois pas que je borne pour toi. Viens ma beauté bluetooth.Fais pas ta puk, ma petite lapine.Avec ma log, je ressens un lien profond. Mets le feu à ma carte mère, je suis in sans plug in,  je vais te faire une reconnaissance faciale avec mon.com ».

Palais d’argile, c’est une aventure musicale mille bornes.

Palais d’argile, c’est une destination musicale lointaine peu importe où l’on se situe sur la carte du confinement. Attardons nous ici sur Paris, l’espace terrestre semblant limité à nouveau à 10 kilomètres.

Ta musique dans la tête, j’avance mes yeux bleus dans les transports en commun.

RER tu ne manques pas d’air, alors je roule sur tes R du devant comme du derrière avec mon QR code. La tactique du tactile est intacte dans l’argile.
Dans ce hammam, dans ce wagon en mode avion, je liquide tous mes spams qui me donnent trop de spasmes.
Dans le métro, la vie a fait le plein.
Entre les gouttes, le chariot plonge dans le jaune d’œuf de la tête du véhicule coque pour devenir chariot de feu.

Le casque vissé aux oreilles, je textote sur mon mobile Lis ça. De textos en textes à trous dans des textiles d’orient, je m’extasie de bonnes bouffes du Nord, de flocage sans kit dans ce quartier qui ne dort pas.
Je danse sous les pétards au bal de Château Rouge avant de rejoindre les marches de Clignancourt.
Du ghetto parisien aux pissotières du coin, des gobelets en plastoc aux cueillettes en plastique, des marches barbara aux marchés premium banana en zone longue, du cinéma Louxor au théâtre des dragées d’or, des chiots petits cœurs aux hirondelles scrutant le Sacré Cœur, des écrases merde à vélos aux canotiers envolés, je poétise.

La tête à l’Anvers, je déambule à tire d’ailes de bambalacha et il y a celles qui après le lipstick ou le pink avalent la fumée électronique qui rend gaga.
Un vol de pigeons rue Bochart de sauron dresse dans le ciel court un pont aérien musical entre le phono muséum, la boule noire et la Cigale.
La librairie Vendredi est ouverte en ce samedi que déjà la lecture de ces fuites de l’existence apparait être en accords avec les guitares de stars m.
Pigalle et son bouillon de culture, son entrée des vedettes de la nuit qui prennent une pistache, la cave du Lautrec remisée, mes glass aux souliers du bas, mon karma au Carmen…Du sex at the dôme qui fait ses courses au dirty dick, des supermarket aux big poppers, de la galette déposée par un crack devant le moulin rouge, de la chapelle Sainte Rita Mitsouko aux saintes nitouches des poupées gonflantes, il est temps d’une pause gourmande faite de vignettes poivrées panini près de la Place de Clichy.
Le courant d’air enfin nous porte vers la rue Caulaincourt…

A Paris, le vent ne cesse de prendre un ticket pour un dernier tour de météo.

Le soleil fait place à la pluie, puis la pluie se retrouve dans les rayons sous couvre-feu.

Les dernières intempéries laissent perler des gouttes de sueur sur le front du Dieu soleil.

Tandis que la caresse d’un réveil tartine se heurte aux coups de billards français d’une pluie qui tape sur les carreaux et éponge la fuite du toit à moi, je songe à mon palais qui sera bientôt le réceptacle d’une autre invasion d’intérieur.

Ce palais de chair va bientôt se retrouver aux fraises de saison tant ce professionnel qui a une dent contre nous tous va s’enliser dans cette chair qui à travers ses mandibules titube sans intubations.

Alors  hâtons-nous, Compagnons de la vie,

Hâtons-nous de retrouver ce Palais d’argile, seul Palais qui fasse du bien au coeur du sable et à l’âme liquide.

 


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