La Mère Brazier

La Mère Brazier

La Mère Brazier

Mes pas sont des lectures, ma démarche est poétique, je me baigne à raison dans ces mots de Jacques Prévert: « Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Les souvenirs et les regrets aussi. Mais mon amour silencieux et fidèle sourit toujours et remercie la vie« .

Les temps changent, les saisons avancent, l’automne a repris ses appartements et les feuilles ne cessent de sommeiller sur les pavés juste battues par le vent, cet allié des forces maritimes en plein îlot citadin.

Alors que partout la vie semble, comme une partie de balle orange, effectuer un passage en zone ou un retour en zone écarlate, pas besoin de passer le mur du son pour retrouver la beauté d’une très grande table. Il suffit d’aller vers la lumière, ici, là, d’aller vers la lumière, ce soleil d’intérieur en cette si belle ville de Lyon.

Lyon ville lumière, ville arrosée selon Léon Daudet par trois grands fleuves: le Rhône, la Saône et le Beaujolais, continue de nous séduire, de faire naviguer tous les solides et les liquides de l’existence et de tous nous mettre à table entre 2 ponts, entre 2 espaces, des 24 colonnes aux ficelles grimpantes, de la cervelle de canuts pleine de jugeote aux quenelles bien odorantes, de la rosette toujours à l’honneur à la brioche aux pralines croquantes.

Que dire de la table où en ce si joli mardi nous allâmes déjeuner avec des étoiles dans nos yeux bleus. Juste le temps de déposer nos valises sous les yeux et de nous installer dans cet intérieur si chaleureux, et nous partîmes en voyage dans ce si beau coin de ciel bleu.

Eugénie Brazier première femme à obtenir 3 étoiles au guide rouge en 1933, qui a vu débuté dans ses cuisines « Monsieur Paul » Bocuse, nous observe d’un lieu qui ne connaît plus le temps qui passe et les années dépassées. On entend sa voix s’envoler au col de la Luère mais surtout briller au fond des casseroles, on perçoit son geste invisible continuer à tracer les lignes de la réussite, ce toucher des cieux en haut lieu. Son rayonnement se poursuit ainsi, ici, où le temps s’est arrêté pour passer des heures gourmandes à l’abri du sablier. Oui, Eugénie Brazier n’est pas loin, elle veille avec soin.

Mathieu Vianney, Meilleur Ouvrier de France en 2004, a racheté l’édifice en 2008 et très rapidement 2 étoiles sont venues garnir à nouveau l’édifice à la dimension et au parcours si noble, si rigoureux en cette rue royale qui n’a jamais été, et c’est fort heureux, à l’abri d’une révolution du Palais.

Le chef nous salue à hauteur d’homme, de sa si belle cuisine.

La discrétion est aussi bien installée que la table. Cette table à la nappe si blanche, à la pâleur si source d’émerveillement coloré est si bien déposée qu’on voudrait s’y domicilier sous la table pour le restant de nos jours gourmands.

Le menu si délicat et beau est un hommage à la grande dame et aux beaux produits de notre si beau pays, pour qui l’ouvrira comme moi, comme nous autres, comme une carte aux trésors. En feuilletant le programme des réjouissances, l’appétit se lit déjà dans les sourires des invités.

L’émotion procurée par cette table est immense. La réussite du propos fut telle que pour nous alors qu’il était juste midi passé, c’était déjà la nuit étoilée lorsque nous fermions les yeux entre chaque bouchée.

Ma monture s’est arrêtée à la première dégustation. C’est qu’il était temps de retrouver ce partage, cette célébration qui ne cessent de nous faire couler des heures heureuses.

Le service est exemplaire. Très belle carte des vins.

Le cadre est particulièrement soigné dans ces salons à la griffe charmante et aux tonalités historiques.

En quittant l’endroit si délicieux, l’on se prend à rêver et à s’écrier tel que le faisait en son et en images Eddie Van Halen: « I am on fire », « I can’t wait to feel your love tonight ».

En sortant de ce concert en 10 temps et bien plus, de cette adresse après plusieurs heures de bonheur, le bonheur, ce produit signature du lieu, de cette adresse où résonne la générosité qu’aimait tant Pierre Troisgros, l’on se sent en apesanteur dans un coin de paradis intérieur au milieu de la cohorte, du vacarme urbain, des motorisations du quotidien.

L’immense Mathieu Viannay et sa si fidèle brigade nous ont adressé Mardi 29 septembre 2020 la plus exquise des partitions culinaires. Qu’il en soit, qu’ils en soient, à nouveau, si grandement remerciés.

En 2020, en cuisine, le travail, la persévérance, le brio, l’humilité, la famille ont redonné des couleurs à notre quotidien menacé. La gastronomie fait vivre nos rêves. Que vive la Mère Brazier, que vive la cuisine et les cuisiniers.

Je, tu, il/elle, nous…reviendrons dans ta Maison pour continuer d’y vivre et de rêver..

 

Pâté en croûte et cerises

 

Champagne Louis Roederer Brut Premier

 

 

 

Amuse bouche autour du Haddock

 

Morgon Domaine M Lapierre Cuvée Marcel 2015

 

 

 

 

Araignée de mer et tourteau /Emulsion de carapaces et caviar osciètre

 

 

 

Daurade royale marinée / Ail noir et prune

 

 

 

 

Fricassée de champignons des bois / Pralin de cèpes, irish mushrooms

 

 

Artichaut et foie gras n°14 (14 ème du nom…Un classique de la maison revisité et qui fait des petits…toujours aussi intense et délicieux)

Artichaut barigoule, foie gras poêlé / Jus à la grenade

 

 

Pain de brochet croustillant aux écrevisses/ Sauce Nantua

 

 

Mercurey Pièce 13 de chez Lorenzon Pièce 13  2015

 

 

Aiguillette de Saint-Pierre / Choux nouveaux acidulés/ Sauce mousseline

 

 

 

Ris de veau, butternut et châtaignes / Jus à la chicorée

 

 

 

Plateau de fromages

 

 

 

Pré Dessert

 

 

 

Figues rôties et glace aux feuilles de figuier / Chèvre frais au miel et noisettes

 

 

Quetsche et prune grenadine / Sorbet au fromage blanc et noix fraiches

 

 

Dernières délicatesses sucrées

 

 

 

 

Cognac XO 25

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« La Mère Brazier, intra muros dans le ventre de Lyon, la très haute gastronomie fait vivre nos rêves »

 

La Mère Brazier 5 out of 5 stars (5 / 5)

12 rue Royale

69001 LYON

Tel: 04 78 23 17 20

Site: http://www.lamerebrazier.fr

Horaires: Au déjeuner et au diner du mardi au samedi de 12h30 à 13h15 et de 19h45 à 21h00.

Prix: Menu du déjeuner (sauf le samedi) Entrée,Plat, Pré-dessert, Dessert 75 euros. Menu découverte 5 services 115 euros. Menu eugénie brazier en 7 services 145 euros 210 euros avec accord mets et vins). Menu dégustation en 10 services 190 euros (280 euros avec accord mets et vins). A la carte : entrées 60 euros, poissons 70 euros, viandes 75 euros, fromages 25 euros, desserts 25 euros.

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