Le Camondo

Le Camondo

Mes paupières s’entrouvrent en ce Sunday Time et de mes draps fatigués qui demandent du soleil, je m’étire en musique: « Sunday morning brings the dawn in.It’s just a restless feeling by my side.Early dawning, Sunday morning. It’s just the wasted years so close behind » du Velvet Underground.

En ce Dimanche pluvieux, où le refuge du ciel a pris ses appartements en plein PARIS 8, j’entends le clapotis des vagues à l’âme, des gouttes d’eau qui sonnent sur mon chapeau comme un concerto de bas de forme.

J’avance à pas humides au 61 bis de la rue de monceau, rue jadis si connue pour y avoir abriter quelque cabinet de curiosités, et je pénètre dans un univers du Dimanche sans applaudissements mais avec le calme d’une salle haute.

Situé dans cette ancienne remise de bijoux à 4 roues du Musée NISSIM de CAMONDO, ce Petit Trianon de Monceau abritant une des plus belles collections étoilées d’objets d’arts et de mobilier du 18 ème siècle, l’adresse toilettée par l’agence Favorite a conservé la verticalité et la noblesse de l’Hôtel Particulier conçu par René SERGENT entre 1911 et 1914.

Tapis persans, colonnes métalliques, bar central imposant, hauteur de plafond grand bourgeoise et cour verdoyante comme un bouquet printanier appelant à la suspension du temps.

De ma table du Dimanche, on l’aperçoit cette cour pavée qui ce jour là compte le goutte à goutte.Allez je l’imagine au Clair, par une éclaircie, oui, elle sonne bien comme un jardin d’hiver qui me nargue par ses grands yeux palmiers.

La réalité me fait retomber de mon imaginaire sartrien, ce ne sera pas aujourd’hui que je chanterai les mérites de cette chasse à cour, il y faudra attendre me livre t’on le mois d’avril pour faire la cour et se découvrir court vêtu en plein soleil, pénétrer en fond de scène de cet Hotel si Particulier dans cette cour de récréation exotique.

Alexis LE TADIC (Le Comptoir d’Yves CAMDEBORDE, Jouvence, Louis XV) chef de talent officie en cuisine.

A la carte quelques tapas fines, et une cuisine de tradition: velouté dubarry croutons ailés oeufs de saumon, pâté en croute, oeuf parfait poivrons grillés émulsion au chorizo, saumon gravlax aux quatre baies, ris de veau aux noix gnocchis truffes, tartiglionni pesto basilic couteaux, cote de boeuf angus jus corsé pommes grenailles persillade maison, pavlova ananas coco, tarte citron vert et yuzu meringuée.

Christophe MICHALAK boostait jusqu’alors la carte des desserts du restaurant. On me susurre que le lieu a récemment engagé un chef préposé à la pâtisserie et assurant dorénavant les propositions sucrées.

Menu du Dimanche court en propositions, assez long sur l’addition papier : 1 entrée, 1 plat, 1 dessert.Tarama, thon fumé de l’ile d’yeu, assiette de charcuterie comme délicatesses à se partager.30 euros P/D en ce Sunday Time.

Service commode.Quelques miettes sur les tapis mais pas de quoi crier au loup qui chercherait un os de poulet.

Ambiance en salle salutaire du fait des beaux espaces entre les tables.

Carte des Vins courte.Quelques rassurantes pensées vinicoles Château Haut Brion Pessac Léognan 2006.

Choix de 8 verres de vins rouge, 7 de blanc, 2 de rosé, 5 de fines bulles dont une belle coupe de Billecart Salmon Brut Rosé.

Les Dimanches lorsqu’il fait gris, et que l’orage craque son allumette, la pluie semble être devenue notre compagnon de buvette.Ne laissons pas cet abreuvoir liquéfier nos pensées et abritons nous sous ces palmiers afin de se laisser envahir par un souvenir de…Belle Epoque.

Carte du Dimanche