Hot Like Dynamite de YAROL

Hot Like Dynamite de YAROL

Il y eut ces concerts improvisés sur Insta par Yarol, Victor, Anton et Caroline dans une grange luxueusement musicale qui nous ont si bien occupés les sens. Il y eut ce « Stay the funk home » sorti le 8 avril 2020. Nous avons patienté..Les jours étaient longs, l’année était courte. Puis, il est passé ce dimanche qui a fait yin yang fizz à l’heure dite, il est venu ce dimanche piquant. Viennent les jours, passent les nuits, je l’attends..

Il est minuit passé en ce 5 mai 2021 et tandis que la chimie spatiale continue d’alimenter le courant de mon compteur d’espace temps, cette lampe de chevet, je suis casqué au son de la nuit, de mes envies, sur Radio Yaya avec Yarol et son phrasé rock si éclairant. La danse de la nuit se fait jour au son de « Trouble in the Wire » issu de son magnifique premier album sorti il y a de cela 2 ans, afin de chauffer la lame de l’âme qui se forge avant l’arc en ciel de son 2 ème album « Hot Like Dynamite ».

Je me prends à taper avec mes pieds comme si ces derniers étaient devenus des présents d’aujourd’hui pour jeux de mains. Sur les 3 nouveaux titres issus de« Hot Like Dynamite » qu’il nous fait découvrir en avant première dans ce Radio Yaya: « Télévision » qui s’avère être le dernier morceau du disque, l’ultime chef d’oeuvre de Yarol est une bombe de plus de 6 minutes 30 qui me fait voir plus loin que la physique des plasmas, et m’inonde d’écran total sur ma peau blême. Cette grande œuvre à la rythmique fiévreuse se décompose en 3 voir 4 parties toutes aussi obsédantes et orgasmiques. Intro infusée à la « Overdose » de AC/DC et couplée à une rythmique martiale et somptueuse de Ludwig Dahlberg à la batterie. Le refrain flamboyant percute nos hémisphères pour y installer un feu de camp. Avec au chant Marco Prince et Yarol, nous sommes invités à la table de Lemmy pour un shot ou tant d’autres. L’intense fin du titre me donne envie de faire de la corde à sauter avec les aurores boréales qui déjà moutonnent dans mon esprit cotonneux et dansent avec les clairvoyants de la nuit. Le cerveau en ébullition par des claviers ayant fait une rencontre du 3 ème type, je m’évade alors que le morceau ne cesse de filmer ma remontée mécanique. Cette fin de morceau sublime laisse s’échapper des effluves psychédéliques qui semblent convoquer le début du film en immersion « Drunk in the House of Lords » et cette fumée verte stratosphérique qui annonçait l’explosion rock de Poni Hoax.

J’attendrai quelques jours après, Minuit dans mon jardin d’envies, pour découvrir ce nouvel opus de Yarol. Puis je patienterai sagement, à l’ombre d’un platane, plusieurs heures, avant de déshabiller l’objet, ce superbe vinyle à la pochette si estivale et ébouriffante où chacun des 10 morceaux s’emboitent magistralement tant sur le cuir du microsillon que sur sa pochette explosive.

L’album est né à la campagne, fruit de bœufs au milieu des vaches, de jams d’abord à 2 puis avec tout le groupe en plein été 2019.

L’album est plein de surprises, de twists, d’invités :Lescop, Olivier Araste de Lindigo, Warren Mutton de Kokomo, Marco Prince et même Niktus.

L’album contient 3 chansons en français. Mixé au légendaire Motorbass par Antoine Poyeton, Pierre Juarez et Yarol Poupaud, il est produit par Yarol et Victor Mechanick.

Victor Mechanick a permis au disque de trouver sa couleur: la Voie lactée. Victor apporte son chant magique, sa culture et sa touche picturale pop, et une bonne dose de psychédélisme.

Ce disque se vit comme un voyage en long courrier qui ne cesse jamais de nous faire voyager. « Woop  Woop »  constitue le décollage,« Margarita » fait l’effet d’un cocktail pris en haute altitude le nez au hublot gorgé de soleil, et « Télévision » représente l’atterrissage et la nouvelle montée psychédélique vers une Face C ouverte sur l’imaginaire et ses constellations.

La face A du disque est dense, très rock et ne cesse d’évoluer vers des sonorités plus funky.

« Hot like dynamite » le 5 ème titre du bien nommé se veut être un pont parfait entre la face rock et la face plus expérimentale.

La face B du disque est étonnante, plus pop, plus disco, plus surprenante encore.

Les guitares sont bien là, partout, en entrées, en plat de résistance, en desserts, elles se distillent dans un son nouveau, extrêmement envoûtant.

Je chantais déjà « Woop Woop » sorti pour le 20 janvier 2021 le jour de la Saint Sébastien. La basse est mise sur orbite, la batterie est aux avants postes, 1,2,3,4… Tel « Le Brio »de Big Soul, le groupe fait les présentations sonores puis s’exécute. Ce titre qui ouvre l’album agit comme un dragster, et se veut un tour de force traduisant la parfaite alchimie du groupe. Un pont à la « Getting Better » des Beatles, et un chorus efficace que ne renierait pas Blur et leur  « Song 2 ».Montez le son!

Je connaissais « Bullet » que j’avais déjà écouté et kiffé à la Cigale avec cette rythmique en mode mousquetaires duettistes du très grand groupe Thin Lizzy croisant le fer avec la fuzz de Dan Auerbach et ce chorus aux prismes incendiaires passés sous une dictée de Zack de la Rocha. Niktus y fait une apparition remarquable. Felix Beguin assène un superbe solo au toucher Ritchie Blackmore de Deep Purple.

Ainsi, nous découvrîmes l’œuvre parfaitement addictive à la Cigale avant que nous nous trouvâmes fort dépourvus quand la bise covid 19 fut venue.

«Crocodile »: quel tube! Ecrit par Lescop, Yarol et Victor, ce titre à la rythmique imparable nous fait dresser le cuir et danser dans notre piscine d’intérieur. Ce titre si ensoleillé par l’oeil jaune de l’animal tend à nous souffler, comme un premier signe du changement de saison, ces quelques mots, œuvres de Crocodile Dundee: « Vous ne connaissez pas votre âge ? Un jour, j’ai demandé au chef des Bushmen quand est-ce que j’étais né ; et il m’a dit : c’était en été ». Yarol nous gratifie d’un superbe solo à la Van Halen.

«Comme la pluie » : La grande ballade du disque et un superbe duo au chant entre Yarol et Lescop. Ce morceau au texte habité possède un pont musical de toute beauté caché ici et là entre les gouttes. A Paris, après la pluie viennent les heures heureuses de l’éclaircie et je sèche mes larmes, qui ne sont pas des larmes de crocodile, au son des quelques gouttes d’eau qui jouent du xylophone sur des pierres guillerettes, puis serpentent sur les gouttières et perlent sur mon front.

« Hot like dynamite »: Alors que l’annonce de la messe du diable était faite avec ce triton (quarte augmentée ou quinte diminuée), ce Diabolus In Musica à quelques lignées de « Black Sabbath » par Black Sabbath et « Seasons in the Abyss » de Slayer, en vérité je vous le dis, le diable sera sympathiquement groovy et funky. Véritable point d’ancrage du disque, cette déclaration d’amour de Yarol à Caroline et à Anton permet au disque de changer de voie, pour rejoindre le chaudron Funkadelic et de passer à une autre phase pour une face plus ensoleillée.On a envie de danser sur la table des terrasses réouvertes en mode stéréo. La stéréo, la voix de son maître relâchement. Ce morceau est définitivement sexy en diable.

« Margarita »: coup de coeur du disque.La voix de Yarol y est si belle et si sucrée salée.Elle se mêle sensuellement avec celle de Olivier Araste de Lindigo et celles de Ayele Labitey et Jo Wedin aux chorus envoutants. Le souffle chaud de la tequila et du sirocco nous font mettre les voiles vers Rio. Le solo est une très belle surprise au milieu de ces tempos tropicaux : sur un accompagnement très AC/DC « Highway to Hell », Yarol délivre un solo explosif mêlant tant le taping à la Mario Bros que la folie d’une chevauchée fantastique. Relax your mind baby!

« Rio »: Très belle ballade aquatique. On se prélasse en regardant la mer faire son lit de notre hauteur. Les claviers se veulent aussi charmeurs que touchants. Au petit jour, sur le croissant de sable, nous nous baladons en mode touche à touche. Le refrain vient rejoindre une conversation nocturne avec la mer qui se retire pour un rendez vous avec Ipanema ou Copacabana.

« Chevrolet »: batterie énorme en intro comme un cirque qui aurait fait la rencontre du Stomp. Yarol partage le chant sur ce morceau avec Victor. Le titre est dense, nous emmène sur les routes pour débuter notre surf trip dans notre van floqué d’un pégase multicolore. Énorme solo avant le « Na na na na na na » qui semble tirer la barbe de Billy Gibbons pour nous redélivrer un « Give Me All Your Lovin » de Zz Top.

« Detonator » : Sur la piste aux étoiles, le son au maximum, je danse en rollers à l’écoute de ce titre qui ne cesse d’envoyer des cadrans solaires sur mon hôtel de pluie fine. Il m’adresse des messages en mode « 10 000 Hz Legend » de Air qui aurait croisé les fils éclectiques avec Daft Punk.Enorme basse de Pierre Dubost. Warren Mutton de Kokomo, qui partage le chant ici avec Yarol, allume la mèche de la boule à facettes. 

« Il souffle un vent chaud sur la place des Abbesses,

Il brûle quelques cigarettes à Barbès,

Il brûle ce petit coin de ciel bleu qu’il voit partir en fumée comme un écho,

Il souffle le vent chaud du Sirocco qui l’appelle à Rio.. »

Hot Like Dynamite

 

 

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