Desert Sessions Volumes 11 et 12
Le soleil n’a pas de dent contre la Lune…
19 ans déjà que je connais Joshua HOMME, ce génie, Joshua, le géant roux le plus prolifique et génial (Kyuss, Queens Of the Stone Age, Them Crooked Vultures, Iggy Pop, Eagles Of Death Metal..) que la planète Rock des années 2000 côtoie.Depuis ces premières notes de « Better Living Through Chemistry » que j’eus entendu sur les champs élysées alors que je recherchais une intro équivalente au planant « Planet Caravan » de Black Sabbath pour asseoir mes fumées adulescentes, il ne s’est pas passé une année sans que je ne squatte chaque création du Génie..
16 ans après les volumes 9 et 10, Joshua Homme a réuni à nouveau ses amigos, ces chercheurs d’or, pour 8 pépites inspirées et allumées enregistrées entre le 11 et le 16 décembre 2018 au Rancho de la Luna, cher à David CATCHING et Fred DRAKE, à Joshua Tree. 8 pépites presque comme le nombre de morceaux de bravoure du dernier Queens Of The Stone Age « Vilains » qui en comptait 9.
Retirés du Los Angeles trop material world, n’ayant pour seules présences que des cactus, une mise sous amplis, des cadavres de bouteilles et l’inspiration d’un feu de camp reptilien, un nouveau parterre all stars a sous la direction de Baby Duck envoyé quelques messages in the bottle et quelques feux d’artifices in the moonlight. Se retrouver, créer ensemble à l’ombre d’un cactus géant sans les ombres du fast food créatif de la ville et s’éclater sous la vue d’un xantusia vigilis, gardien des chaudes nuits.
Ces Desert Sessions servent depuis leur origine de laboratoire pour, à travers la recherche ultime du son, découvrir de grands titres venant de la plus pure improvisation, devenant ensuite pour certains des classiques du répertoire des Queens Of The Stone Age.On note à ce titre: « Nova », « Avon » sur le volume 3 des Desert Sessions apparus sur le 1 er album des Queens Of the Stone Age, « Monster in The Parasol » sur le volume 4 des Desert Sessions apparu sur « Rated R »le 2 ème album des Queens Of The Stone Age, « You think i ain’t worth a dollar but i feel like a millionaire » sur le volume 5 des Desert Sessions apparu sur « Songs For The Deaf » le 3 ème album des Queens Of the Stone Age, « Hanging tree » sur le volume 7 des Desert Sessions apparu sur « Songs For The Deaf » le 3 ème album des Queens Of the Stone Age, « Like a Drug » sur le volume 6 des Desert Sessions et « In my Head…or something » sur le volume 10 des Desert Sessions apparus sur « Lullabies to Paralyse », « I Wanna Make It Wit Chu » sur le volume 9 des Desert Sessions apparu sur « Era Vulgaris ».
Ces Desert Sessions m’ont permis de faire de grandes rencontres avec quelques très grands noms de la scène musicale rock, des personnalités qui m’accompagnent tout le temps: Mark LANEGAN et Alain JOHANNES..
Ces Desert Sessions pour lesquelles P.J HARVEY, vedette des volumes 9 et 10, excellent album, dit que c’est l’un des enregistrements les plus excitants auquel elle ait jamais participé..
Objet des plus grandes convoitises rock, longtemps cherchées dans les bacs à crocodiles des meilleurs disquaires, ces volumes ont toujours adressé des messages subliminaux du plus bel effet.
Alors lorsque la sortie d’un nouvel album a été annoncé pour le 25 octobre 2019, on pouvait s’attendre à un très joli gâteau de l’espace temps dans le désert…
Allez, préparez le tabac qui fait rire avec votre grinder, les bonnes bouteilles qui font rouler des mécaniques sous verre, les grattes qui pleuvent des cordes, mettez vous à l’aise…Le désert est calme ce soir, les cactus sont hallucinogènes, il y fait un ciel psychédélique rempli d’étoiles pop, les loups sont prêts pour le câlin du soir…De primus abord avec Les CLAYPOOL (Primus), laissez le charme agir avec Libby GRACE, laissez le hasard au placard et allez rejoindre Carla AZAR (Autolux, Jack White) remarquable batteuse, laissez votre colt à l’entrée pour y préférer un scotch, délestez vous de votre whiskas à matou au profit d’un bon whisky avec Billy GIBBONS (ZZ Top), laissez craquer vos collants et votre glass of jeans avec Jake SHEERS (Scissor Sisters) et ses envolées lyriques, trinquer d’un bon bloody mary avec Mike KERR de Royal Blood ou d’une bonne stella avec Stella MOZGAWA (Warpaint)et chanter c’est un fameux 2 mâts avec Matt SWEENEY (Chavez) et Matt BERRY(What we do in the shadows) fin comme un oriole de scott, hissez haut Rancho..Rancho de la Luna.
Bien mis sur votre 31, le microsillon crépite…Les volumes 11 et 12 des Desert Sessions c’est 8 titres, 31 minutes et 31 secondes de plaisir sous la houlette de Joshua Homme le « tour guide into the bizarre ».
On commence avec « Move Together » chatoyant à souhait.Sur un encéphalogramme atypique, groovy et barbu, Billy GIBBONS enflamme les zones désertiques d’un corps nu et imberbe à la recherche de zones érectiles.Rythmique énorme, pont musical planant..Des bouteilles vides achèvent de rendre la mise en scène pleinement liquide.
« Noses in Roses, Forever » arrive alors comme une ode au laissez planer, très queens of the stone age dans sa structure mouvante et psychédélique, elle mélange une escrime de guitares à la Bo Diddley à des passages plus tribales et kaléidoscopiques..Joshua s’éclate et appelle aux plus beaux déhanchements sous la lune. Cela risque de devenir un prochain standard des Queens Of The Stone Age sur un de leurs prochains albums.
« Far East For The Trees » vous atteint au plus profond de votre psyché, les planètes se rejoignent au son de claviers en apesanteur, le changement d’heure semble être maintenant, nous sommes au dessus de la terre ferme, bienvenue aux auditeurs devenus spationautes en plein infini, en plein univers.Les sublimes arpèges et les percussions aux avants postes vous donnent envie de camper votre tranquility base hotel.
« If You Run » sous des airs de ballade de facture classique remarquablement chantée par Libby GRACE puise loin.. »If you run you better have a place to go… »La vague trippante est bien là, enveloppante et mordante, et les toms toms de Carla AZAR d’exploser..
« Crucifire » 1 minute 44 secondes de rock fiévreux ultra efficace chanté par Mike KERR et formidablement accordé par Joshua qui rappelle ici l’efficacité d’un certain « that someone is you » de REM, lui aussi un titre de 1 minute 44 secondes, sur l’album Collapse Into Now. A noter que ce titre a donné lieu à un joli clip très coloré.
« Chic Tweetz » Funk déjanté au possible et chanté par un certain mystérieux… Toornst Hulpft… certainement un Joshua ayant trafiqué sa si belle voix..Ca sent fortement l’infusion Zappa..Paroles comico-cosmiques, On est pas loin de la folie de « winners » ou autre « monster in the parasol ».
« Something you can’t see » Chanté par Jake SHEARS et seul morceau non composé par Joshua HOMME.Ce titre parfaitement tubesque présente un refrain stratosphérique qui appelle à la communion des sens que l’on soit habillé ou sans le filtre d’un tissu.Dans le désert, l’on est habillé que par la voix de la nuit..
« Easier Said Than Done » Pièce maitresse de l’édifice, quelques notes de piano, une voix fantastique, très belle et touchante ballade chantée par Joshua HOMME, rappelant les très beaux épilogues de « I Never Came » et de « Villains of Circumstance » des Queens Of The Stone Age.Ce morceau semble s’inscrire profondément dans l’édifice du lieu, il semble être comme un appel sans fin vers l’immensité du trouble désertique..
Les 8 pistes lunaires à la rythmique dantesque montrent vraiment que chaque artiste a eu sa place, que la liberté artistique a été pleine et entière sous la très belle production de Joshua HOMME.
On me souffle qu’une tournée mondiale s’apprête à célébrer cet album sur scène..
Ainsi s’achève cette nouvelle aventure, cette « longest running mix tape in existence » en plein milieu du désert californien, une aventure heureuse, courte mais profonde, peut être moins hantée que par le passé, moins opiacée, mais très immédiate, très imagée, très mordante, très calibrée pour un dance floor au clair de lune au son des crânes et des corps au fond des bois de notre être..
Desert Sessions Volumes 11 et 12
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