Eddie VEDDER Earthling

Eddie VEDDER Earthling 

 

En cette veillée de Earthling, en ce 10 février 2022, vers 22h00, retour vers le futur..Starsky dort et notre Rose aussi.

La De Lorean est bien rangée sur ses hauteurs et se repose après de belles aventures.

Je n’ai eu de cesse de veiller sur les fabuleuses envolées soniques de Eddie et de son groupe les Earthlings décidément beaucoup plus qu’une simple récréation à côté de Pearl Jam son Navire amiral.

Les Earthlings ? Non ce n’est pas ce groupe formé à Joshua Tree en Californie au Rancho de la Luna par David Catching, Fred Drake et Peter Stahl en 1994.

Earthling? Il ne s’agit pas du 20 eme album studio de David Bowie sorti en février 1997.

Nous parlons ici bien du nouveau super groupe formé par Eddie et du 3 eme opus solo de Eddie.

Après Into the Wild( l’album culte, la merveilleuse BO d’un film si important, si generationnel de Sean Penn. Un film habillé par la sublime musique de Eddie et par quelques envolées stylistiques :  « la route mène toujours vers l’Ouest », « Je suis un cuir, je suis sans véhicule ». « Plutôt que l’argent, la gloire …je veux la vérité », « La fragilité du cristal n’est pas un défaut mais une qualité »,« Admettre que la vie soit gouvernée par la raison s’est s’enlever toute possibilité de vie », « Le bonheur ne peut être présent que lorsqu’il est partagé ») Ukulele songs( superbe disque magnifiant le ukulele et l’amitié avec Chan Marshall alias Cat Power et Glen Hansard) Eddie Vedder dégaine 11 ans après Earthling !

Sur disque cela donne: Eddie Vedder au chant, à la guitare et au piano. Josh Klinghoffer à la guitare, aux claviers et Chad Smith à la batterie et aux percussions, soit une moitié très chili pepper. Andrew Watt à la basse, à la guitare, aux chœurs. Et puis Harper et Olivia Vedder également aux chœurs. Mais également des invités surprises…

Et sur scène:  les mêmes mais également les superbes Glen Hansard (très grand ami de Eddie) et Chris Chaney de Jane’s Addiction.

Le 8 septembre 2021 est sorti le 1 er single « Long Way ».

Le 18 novembre 2021 est sorti le 2 eme single « The Haves » qui panse les douleurs et les plaies.

Le 14 janvier 2022 est sorti le 3 eme single « Brother the Cloud », un titre merveilleux qui appelle en visioconférence tous nos vrais frères partis trop tôt rejoindre les nuages.

J’ai découvert avant la sortie du disque, depuis le 3 février 2022 et le concert des Earthlings au Beacon Theatre de New York, en passant par l’auditorium theatre de Chicago, 10 des 13 titres du disque à venir.

Rythmique magique, merveilleux arrangements  de Glen Hansard, solos appuyés de Andrew Watt, folles embardées de Chad Smith, Josh si investi, Eddie qui s’amuse..

J’ai commandé la seule et unique galette qui devait sortir en pleine Bretagne ce Vendredi 11 février 2022.

A minuit, en ce 11 february, je m’enfonce dans la nuit de EDDIE..

Entre temps, ils rêvent…

Issue d’une très belle interview Amazon Music : « Where does the earthlings comes from? » demande Bruce Springsteen à Eddie Vedder.

« Is it a science question ? » réplique  Eddie à Bruce Springsteen.

Eddie d’insister : «  Just us in the planet ».

En californie, à LA, en Mai 2021, Eddie se rend au Global Citizen benefit( en pleine campagne de vaccination Covid) et rencontre Andrew Watt jeune talentueux producteur très en vogue (Ozzy Osbourne, Elton John, Miley Cyrus, Justin Bieber, Lana Del Rey..sans oublier la production de « Tender Mercies » sur Flag Day) et la magie opère..Ils forment un groupe et en une ou 2 prises de courant c’est dans la boîte.

Le rêve est devenu réalité..

L’album est une célébration, un festival de louanges, un concert phénoménal à guichets illimités dans nos consciences ouvertes et piquées à vif sur le monde.

Andrew Watt assène une production mammouth  qui habile le son du disque avec maestria.

Il se dirait que ce dernier aurait déjà travaillé sur de nouveaux morceaux de Pearl Jam..

Le packaging est superbe. Danny Clinch après Ukulele Songs délivre à nouveau un superbe travail.

Il est arrivé !

De bon matin, il a accroché la chaîne du froid sans jamais la relâcher.La fine galette qu’il contient adresse à ses auditeurs tant de chaleur, de beauté, de somptueuses pensées qu’il nous semble que pour un temps, une écoute, une danse, un passage …nous sommes devenus invincibles.

A l’image de la casa Batllo exquis terrain de jeu de Gaudi, la liberté et le bonheur de Eddie accompagné de ses amis sonnent si forts dans notre monde aquatique..Sur la route, nous sommes tous réunis..Ça frappe fort au cœur.

Revue des troupes..

 « Invincible »: Il s’agit ici de la première chanson composée par le super groupe et de la dernière chanson écrite par Eddie pour le disque.

Êtes vous bien installés, bien sanglés dans la fusée?

Prêt au décollage ? Prêt pour ce programme genesis?

PNC aux portes, armement des toboggans, vérification de la porte opposée!

Les cordes vaporeuses à la fois électriques et acoustiques caressent l’embarcation.

L’ouverture très Space Oddity salue du hublot David Bowie et son « Ground Control to Major Tom ».

Au « Can you hear me Major Tom ? » Eddie lui juxtapose « Can you hear are we clear? ».

Eddie est prêt à tatouer ses initiales « Écho Victor » le long de ce trajet onirique.

Nous partons dans le cosmos saluer la réaction de nos particules pas si élémentaires.

Le refrain est stratosphérique, la voix de Eddie et ses Earthlings perfore l’atmosphère terrestre pour atteindre merveilleusement l’exosphere.

L’un des plus grands refrains de la carrière du baryton le plus célèbre de la galaxie.

A la fin du morceau, l’on ressent la même force que la tectonique des plaques ressentie à la fin de Gigaton: l’on est pris dans les filets des effets d’un aller retour en plein love boat captain.

Le bleu dans les yeux, brûlant une gitane bleue, on se sent unique : 

« you are light, you are principle, when you love invincible, our shared light, indivisible, when we love, we’re invincible »

« Power of right »: « You gotta fight for your right to party » clament les Beastie Boys!
Avec ce 2 eme morceau, on est catapulté en 2003 période post Riot Act avec ce « We’re a Happy family – A tribute to Ramones » où Eddie s’éclatait avec Zeke au son de «  I Believe in miracles » et « Daytime Dilemma (Dangers of Love) ».

Intro comme infusée à la «  I Wanna be your dog » des Stooges pour une cavalcade épique.

Le plaisir et la joie de Eddie sont perceptibles à l’écoute de ce groove féroce et infectieux mais également si mélodieux et traversé par des embardées futuristes: « fading light that disappeared ».

Au milieu d’un « cocktail of tears », de presque conclure à la Sex Pistols :

« Fuck the past or you’ll fuck your future »

« Long way »: Jack Kerouac a ouvert la voie : « rien derrière et tout devant, comme toujours sur la route ».

Une ouverture à la Pete Townsend à la faveur de cette magnifique pochette, avec une guitare qui mouline et tranche le « Thin air ». Somptueuse ballade sur la route de nos vies. La voix de Eddie est si belle, si profonde..le merveilleux timbre se colle à notre enveloppe corporelle pour ne plus la quitter.Le refrain avec Eddie et Harper Vedder est magique.

Sorte de rencontre hybride entre le « Take the Long way » et le « The Long Road » de Pearl Jam avec ce petit plus de la recette rock, cette main tendue de Tom Petty pour un rappel des cieux..Benmont Tench cofondateur du groupe Tom Petty and the Heartbreakers est à l’orgue hammond.

« She took the long way on the free way ».

« Brother the Cloud »: intro aquatique, puis le morceau se fait très rock sur le refrain qui transperce la masse cotonneuse.Le décès des 2 Chris(l’un des frères de Eddie et Chris Cornell) semble être la dernière demeure du morceau.

Morceau à tiroir, psychédélique et somptueusement « classic rock », il convoque dans sa 2 eme couche le meilleur des Clash, et sur la fin touche de près les véritables fondations de l’amitié.

«Oh, I search the sky for a glimpse of his blue eyes

And there I find his image in the clouds »

« Fall out today »: très belle ballade crépusculaire.

Le tempo de Chad Smith est sublime.Derrière le bandana, il a la banane l’animal.

Ce morceau délivre le plus  beau solo du disque et l’un des plus grands solos écoutés ces dernières années selon Eddie.

Le timbre de Eddie est à son sommet rempli de noirceur mais aussi de lumière derrière le poids de la chute. Sa voix rugit sensuellement en fin de couplet rappelant « Alright » comme pour faire parler à nouveau la bête.

« We all need to share and Shake the pain »

 « The dark »: hommage masqué au « Dancing in the Dark » de Bruce Springsteen, ce tube fait revivre le meilleur des années 80 avec les claviers bondissants de Josh.

En fin de morceau, l’allumage est total car si cramé par un superbe solo laser de guitare de Andrew. 

Enfonçons nous dans la nuit avec délices en appuyant sur le bouton Put In! 

« Walk the moon as if on a leash

Follow my shadow in the sand

Blue light beaming down on me

And the footprints you have left »

« The Haves »: « Alors sans avoir rien que la force d’aimer, nous aurons dans nos mains Amis, le monde entier » chantait Jacques Brel dans « Quand on a que l’amour ».

Superbe ballade dédiée à Jill Vedder. Inspirée par un visuel de Eddie à Venice qui au milieu des sans abris, des personnes sous influence, tend sa plume si humaine et profonde vers un couple de personnes âgées affaiblis par la vie qui se donnent la main malgré tout..

Ballades ancrée dans l’universel: satisfaisons nous de ce que nous avons. Avoir l’amour, cela n’a pas de prix.

L’espace de 5 minutes, nous sommes bercés par les flots à Venice Beach et après avoir été recoiffés par les vagues, nous faisons la rencontre du successeur de « Sirens ».

« All of the haves, they have not

Not got half of what we got

The ceiling’s so high

When you’re down on the floor

It’s easy to be wanting

To be wanting more »

« Good and Evil »: les quelques secondes de Ukelin qui ouvrent le morceau avant la tornade électrique sont la plus parfaite démonstration du changement de cap musical de Eddie après son dernier opus solo « Ukulele Songs ». On laisse de côté ces cordes ci, ces boyaux de chat là et on met les doigts dans la prise en hurlant : « it’s goddamn electric ».. « Défense d’entrer » dit le majestueux éléphant..Et pourtant, il y a des pierres qui chassent la beauté pour rouler vers la sortie.Folie des hommes..

Sorte de « Do The Evolution » version 2.2, il contient les mêmes 10 secondes élégiaques que ledit morceau lorsqu’il prend la pause en s’étirant de tout son long.

« Get some sleep, I hope you dream

Your own death tonight, girl »

« Rose of jericho »: One, Two..l’un des meilleurs  morceaux du disque contenant un refrain si stratosphérique.

Hommage à cette plante de la résurrection, nous voyageons à travers les déserts des États-Unis et du Mexique et nous apercevons au loin hallucinés par la chaleur de l’instant et par quelque médecine, la ville de Jericho renaître de ses cendres.

Ce morceau convoque les écrits de Henry David Thoreau pour qui: “Tu dois vivre dans le présent, te lancer au-devant de chaque vague, trouver ton éternité à chaque instant.”

« Touch and go

Two outta three, Rochambeau

The rock you throw

Can’t beat the rose of Jericho

Can’t beat the rose of Jericho

Can’t drown the rose of Jericho

Can’t beat the rose of Jericho

Can’t kill the rose of Jericho

The lesson here is Econo, yeah »

« Try »: One, Two, Three, Four.. Olivia Vedder ouvre les débats. Géniale recréation au tempo survitaminé branché sur Social Distortion.Le génie  Steve Wonder s’éclate. Loin de la noirceur de « Smile » sur No Code où Eddie brûlait ses lèvres sur un harmonica pour accompagner la valse rock, et loin du « Ain’t It Fun » des Guns n’roses, ici tout est question de pur fun autour des lèvres de Steve.

L’homme à l’harmonica revisite « il était une fois dans l’Ouest » et nous emmène into the wild dans un grand canyon enchanteur.

« Oh, lifted with the elements earth, sea and sky

Hidden like the witness in your eyes

Our life is a canyon, live it deep and wide »

 « Picture »: Elton a vraiment la cote avec la scène rock. Depuis sa participation sur « Fairweather Friends » des Queens of the stone age et un duo avec le prince of darkness Ozzy et son « Ordinary Man », il multiplie les saines rencontres.


Tendre sucrerie de saloon, cette chanson trouve son origine dans l’amitié entre Eddie et Bruce Springsteen. Après un joli séjour passé chez ce dernier, Bruce lui adressera quelques « pictures » qui donneront naissance aux paroles de ce morceau. Sur 2 titres composés par Elton, Elton aura gardé« E ticket » pour son disque Lockdown sessions et laissé son « Picture  » à Eddie. Le refrain est soyeux. Le Maestro nous assène un très joli solo de piano.

« Picture of love, we were a picture of love
The measure of our years so deep and wide
Picture of hope, we were a picture of hope
Standing close together side-by-side »

« Mrs Mills »: Sublime ballade hommage aux 4 garçons dans le vent, les Beatles. Très beaux arrangements de cordes. Le titre évoque la liberté des hommes et des femmes, leur droit de choisir leur vie.

La chanson évoque la talentueuse Gladys Mills et le fameux piano 1905 Steinway Vertegrand sur lequel elle enregistrait dans les studios de Abbey Road.

Ce fameux instrument fut utilisé jadis par les Beatles notamment sur des morceaux comme « Penny Lane », « Lady Madonna », ou « With a little Help from My Friends ».

Aux fûts, Ringo Starr effectue une prestation royale qui se termine par un rire si Magical Mystery Tour.

« Mrs. Mills waits down the stairs, crimson carpеt leads you there
Lеaving broken hearts, a trail of those who dared
Mr. Wonder, then Sir John, Miss Madonna played by Paul
Even royalty, they have to leave by dawn »

 « On My way »: Eddie après « Alive » fait revivre à nouveau son père..Mais ici c’est de sa voix dont il s’agit, la voix de crooner de son père Edward Severson Jr.

Eddie vers l’âge de 15 ans découvre quelques 2 années après sa mort que « l’ami de la famille » n’était autre que son père.Le temps a fait son œuvre, la mémoire tatouée sur la peau.

Il y a une petite dizaine d’années, Eddie également coach en baseball tape régulièrement quelques balles avec les Chicago Cubs.
Il y rencontre un jour Carmen Fanzone, ancien joueur pro et trompettiste de grand talent œuvrant régulièrement avec son groupe dans de petits clubs. L’un de ses amis et œuvrant aux claviers du groupe a très bien connu le père de Eddie.

Quelques années plus tard, il lui apportera des photos de répétitions avec son père et quelques cds dans un sac sur lesquels 5 chansons ont été enregistrées et chantées par son père.

L’œuvre reste quelques mois ainsi sans être découverte par Eddie qui attendait avant de mettre la main dans le sac.

Le reste, c’est déjà de l’histoire : « Après deux bouteilles de vin un soir en Argentine, je me suis lancé et c’était bien, incroyablement bien. Comme s’il m’avait laissé un message ».

Le titre est un collage sonore totalement planant tutoyant Massive Attack ou Satellite Party et son « Woman in the Window » ressuscitant le Bird of prey Jim Morrison.

Vous pouvez continuer à déguster votre pomme d’amour ou votre barbe à papa extraterrestre nous allons atterrir… pour mieux redécoller.

« Can you hear its echo, Victor?

When we love, invincible

(I’ll be on my way) »

Tandis que ce papier s’achève l’on apprend dans la nuit du 22 février 2022 la mort de Mark Lanegan l’une des plus grandes voix de ces 50 dernières années et l’un de mes 3 chanteurs préférés de tous les temps…

Eddie Vedder, avec ses Earthlings à Seattle au Benaroya Hall lui rendra hommage :“We felt good last night and excited and then I got here at 4:00 and all of a sudden, my body started shaking a little bit and I started to feel really terrible, and I think it was because I was having an allergic reaction to sadness. Because we lost.. hum…There’s a guy called Mark Lanegan. There are a lot of really great musicians; some people know Seattle because of the musicians that have come out of the great Northwest. Some of those guys were one-of-a-kind singers. And Mark was certainly that, and with such a strong voice. It’s hard to come to terms, at least at this point, that, yeah, he’s going to be deeply missed, and at least we will always have his voice to listen to, and his words and his books to read he wrote two incredible books in the last few years. So I just wanted to process it and put it out there and let his wife and loved ones know that people in his old stomping grounds are thinking about him and love him.”

Il lui dédicacera le morceau «  Tender Mercies ».

Terriens nous sommes…

Nous sommes terriens…

Mais pas seulement…

 

 

Eddie Vedder Earthling

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