Jean Imbert au Plaza Athénée
En rentrant dans l’édifice, tel Starsky, en ce 27 janvier 2022, il me vient cette chanson de The Wombats : »I’m ready for the high ». Je, Jean, nous.. sommes prêts à retrouver le lien social d’Antonin Carême: la cuisine de nos ainés si aimés.
Avant de pénétrer en son sein, j’ai bien relu avec gourmandise « À table de la Révolution à l’Empire 1799-1815 » de Alain Pigeard afin de me mettre au diapason d’une soirée mémorable. Mémorable, tant elle opère un retour vers le futur, tant elle fait renaître ici sous couverts d’un si bel éclat et d’un éclairage au silence d’or, le discours gastronomique et la science des festins. « Dis moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es »disait Brillat Savarin.
J’ai bien relu également les pensées d’Auguste Escoffier, ses mots et ses mets : « l’Art Culinaire prend toujours un développement considérable, parce qu’il contribue à l’un des plus agréables parmi les plaisirs qu’ils soient donnés à l’homme de goûter ». Ce si brillant Auguste à qui l’on doit tant et tant, qui a notamment fait vibrer le théâtre des estomacs: sa timbale de ris de veau aux nouilles fraiches si apprécié de Sarah Bernhardt, la lumière de la table: l’éclairage qui flattait la beauté des femmes disait le grand Homme, et qui a placé des milliers d’hommes et de femmes en leurs qualités de cuisiniers pour asseoir définitivement sa table éternelle au coeur de l’immortalité.
En ces hauts lieux où la cour se veut tant une bâtisse qu’un discours fleuri à toute heure avec ou sans talons hauts, on y fait revivre à travers les grandeurs du diaphragme, le saute bouchon, une petite cloche, les plaisirs d’une table bourgeoise drapée par les dorures de l’âme des lieux, envoûtante et si vivifiante car caressée par la belle histoire.
On ne présente plus Jean Imbert l’un des chefs les plus talentueux de sa génération et mon top chef préféré… Adorant tout comme moi : les baskets pour aller marquer quelques paniers à 3 points, les trajets en Venice Simplon Orient Express, train dont il est devenu le chef exécutif, célébrer sa famille, ses amis, sa formidable Mamy. L’homme a du cœur et tant de talent. Il est ici brillamment assisté de Jocelyn Herland et de Mathieu Emeraud.
Le menu est superbe et me catapulte déjà à mes souvenirs colorés : « La passion de Dodin Bouffant » de Mathieu Burniat qui avait eu a le mérite de nous rappeler que la cuisine est une affaire de partage, de beaux égards à ceux qui servent et desservent les consciences faites estomac, une histoire d’Amour en Bouche qui prône l’abandon de l’Amour solitaire: la mastication qui pratiquée seule rend sourd aux appels des autres.
Le menu Jean est de mise car aujourd’hui nous fêtons l’anniversaire de notre Amour, de notre Jean, de mon père ce héros.
Les bouchées doubles nous laissent bouches bées.
L’oeuvre culinaire se partage, elle vaut beaucoup d’Amour, elle se vit avec ceux que l’on aime: allez en piste, allez mon pote au feu, en place sur le piano de la cuisine.
On a si faim…si faim…d’Amour. Le temps hivernal appelle déjà sa Rose pour devenir le Printemps..
Sans doute, avons nous pris ici, le meilleur canard à l’orange de notre vie ! Dans un grand bain de Brassens, nous nageons. Sur la grand marre des canards, ils se délectaient d’une si grande réussite culinaire, si amoureux de cet envol, de cette rencontre ultime des sens, en remettant leurs pieds sur Terre et après avoir fini d’humecter de joie leurs lèvres, ils trempaient leur plume au son des copains d’abord.
Un tel plat, un tel bonheur ne pouvait qu’être partagé entre nous à travers les colverts et le bleu à découvert des yeux.
Service au timing parfait, à la dialectique en impeccable mouvement.
Lors du défilé des desserts je repense à ces écrits…Une pièce d’or dans une main, et dans l’autre une poêle pour faire sauter la crêpe et espérer que dans son envol vertical, par ce joli tour de main, le disque de pâte fasse un beau tour et retombe à plat dans la poêle pour une promesse d’une riche victoire.
Remarquable directeur du restaurant Denis Courtiade, plus de 20 ans de maison.
Laurent Roucayrol aux manettes de la superbe tablette des vins, ancien Meilleur Sommelier de l’Année 2013 par l’Académie Internationale de la Gastronomie est aux petits soins pour les pensées liquides et la soif du raisin.
Angelo Musa et Elisabeth Hot bâtissent avec maestria les desserts pour le plus beau des levers de rideaux sucrés.
La décoration est digne de 20 000 lieux sous les feuilles d’or, des murs aux dômes du plafond. La grande table royale de 12 mètres en marbre de Breccia sait recevoir le bonheur.
Écrin de Rémi Tessier.
En sortant de l’édifice, il me vient ce soleil FM ce »And no one stands alone behind the sun » issu de « Black Summer » des Red Hot Chili Peppers.
En cet anniversaire, j’écrirai à jamais ton prénom en lettres dorées tant dans nos mémoires vives, que sur le parchemin de notre destin: JEAN.
Récemment auréolé d’une 1 ère étoile MICHELIN, Jean Imbert au Plaza Athénée c’est le début d’une grande et belle aventure culinaire.
Laissons à Marie-Antoine Carême, le Roi des chefs et le chef des Rois autant à l’aise avec la science du soleil qu’avec les vols au vent, le privilège de clôturer ce chemin de pensées :« Le cuisinier gouverne l’estomac ».
Service du champagne
Tartelettes Persil, topinambour, rutabaga
Royale
Langouste et homard, mayonnaise coraillée, damier de légumes, citron, estragon
Pince de homard et hachis de homard et de tourteau
Château Chérubin Saint Emilion Grand cru 2011
Turbot dans sa turbotière Mauviel
Turbot soufflé, mousse de cresson, olives taggiasche, citron confit, sauce champagne et cédrat
Canard prêt à se faire canarder par tant de saines fourchettes
Le canard en pleine aventure: 2 cuissons, un jus princier et une immense délectation
Canard confit
Châteauneuf du Pape Les Cailloux Domaine André Brunel 2018
Fromages de chez Bernad Antony
Une bougie pour l’Ambassadeur, une bougie pour le si Grand Amour
Marquise au chocolat et sa crème anglaise
Fontainebleau au lait d’Ile de France
Puits d’Amour caressé par le fer
Glace au nougat
Crèpe soufflée à la clémentine flambée au Grand Marnier
Chou
Savoureuse Savane
Fin de soif avec ce Cognac grande champagne hors d’âge de Francois VOYER
Il est l’or…
« Jean Imbert au Plaza, la science des festins y fête tous les jours son anniversaire »
Jean Imbert au Plaza Athénée (5 / 5)
25 avenue Montaigne
75008 PARIS
Tel: 01 53 67 65 00
Site: info.HPA@dorchestercollection.com
Horaires: Le midi le Samedi de 12h30 à 14h15, Le soir du mardi au vendredi de 19h15 à 22h15 et le samedi de 19h30 à 22h15
Prix: Entrées 76/ 118 euros, Plats 106/116 euros, Fromages 34 euros, Menu de Jean 296 euros
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